Les conditions de fabrication des vêtements de sport restent très difficiles en Asie

Cadences élevées, absence de jours de congés, heures supplémentaires non payées, exposition à des produits toxiques, brimades: telles sont les principales observations du rapport Play Fair 2008 rendu public lundi.

Les Jeux olympiques passent, les conditions de travail dans l'industrie des vêtements de sport en Chine, mais aussi en Inde, en Thaïlande et en Indonésie, restent. Un rapport réalisé à partir de 300 témoignages d'employés d'usines de textile de sport situées dans ces quatre pays d'Asie indique que les conditions de travail se sont peu amélioreées depuis les JO d'Athènes en 2004 et que d'"importantes violations des droits des travailleurs sont encore la norme".

A Dongguan en Chine, dans l'usine Yue Yuen, sous-traitant pour la marque de chaussures de sport New Balance, un travailleur raconte: "Je suis mort de fatigue. Nous devons coller à deux 120 paires de chaussures par heure. Nous travaillons sans relâche et avons toujours peur de ne pas travailer assez vite pour fournir les semelles à la chaîne de fabrication suvante".

Beacoup de salariés reçoivent des salaires extrêmement bas, et beaucoup d'employeurs n'appliquent pas les hausses du salaire minimum et le temps de travail officiel, souligne le rapport. Outre "les pressions intenses pour respecter les quotas de production", les heures supplémentaires sont rarement payées.

Dans l'usine Joyful Long située dans le delta de la rivière des Perles dans le sud de la Chine, la plupart des employés travaillent sept jours sur sept. Dans cette usine qui fabrique des ballons et des équipements pour Adidas, Fila, Nike et Umbro, les heures supplémentaires peuvent aller jusqu'à 232 heures par mois et le salaire moyen est inférieur de moitié au minimum légal.

Echapper aux nombreuses heures supplémentaires n'est pas chose facile. Des travailleurs à la chaîne fabriquant des produits Adidas qui ont refusé d'en faire ont été transférés pour travailler au contact de produits chimiques ou ont été contraints de rester debout pendant des heures.

Rendu public lundi, ce rapport intitulé "Surmonter les obstacles" a été réalisé par des chercheurs pour la campagne du Fair Play 2008, lancée par la Confédération syndicale internationale (CSI) et la Fédération internationale des travailleurs du textile, cuir et habillement. Le secrétaire général de la CSI, Guy Rider, regrette que le Comité olympique international n'ait pas assuré le suivi de la question des droits des travailleurs malgré les avertissements répétés sur les violations.

"Cinq ans après notre premier contact avec le CIO à ce sujet aucun engagement concret n'a été pris", déplore Guy Rider.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.