L'action Seloger.com, site au services des particuliers et des professionnels de l'immobilier, subit une sévère correction ce vendredi après que le numéro un français des annonces immobilières sur Internet a revu à la baisse ses perspectives financières.

A la clôture, le titre signait une perte de 8,40%, à 13,74 euros. Depuis le début de l'année, le titre a reculé de 63%. Selon les analystes, cette révision est liée à une bascule de la province sur Internet nettement moins rapide qu'escompté, les habitants préférant la presse locale pour trouver un logement.

En raison de la dégradation du marché du logement qui s'est confirmée au premier trimestre, Seloger.com a repoussé au-delà de 2009 son objectif de taux de pénétration national de 70% qui devait initialement être atteint au cours de l'année prochaine. Seloger.com a également revu en baisse son objectif de chiffre d'affaires, désormais fixé entre 69 et 70 millions d'euros, en progression de 21% à 22%, au lieu de 73 millions prévus auparavant. De même, l'Ebitda devrait se situer entre 36 et 37 millions d'euros, au lieu de 39 millions précédemment.

La marge d'Ebitda devrait donc être comprise entre 52,2% et 52,8%, soit un progression située entre 0,4 et 1 point, au lieu de 1,5 point annoncé précédemment, a indiqué la société.

Dans la foulée, UBS a recommandé de vendre le titre à court terme et a diminué de moitié son objectif de cours de 33 à 16 euros, tout en restant à "neutre" à un horizon de douze mois. "Les derniers chiffres des promoteurs-constructeurs en France et les ventes de logements anciens laissent penser que le nombre d'agences immobilières s'apprête à diminuer sérieusement. Nous avons adopté un scénario baisser et avons revu en baisse nos estimations de croissance des bénéfices par action (BPA), de 7% pour 2008, 23% pour 2009 et 36% pour 2010", écrit UBS.

A court terme, le broker note que l'avertissement est arrivé très tôt dans le cycle, ce qui va clairement avoir un impact sur la crédibilité de Seloger. Il s'attend à de nouvelles déceptions en termes de nombre de nouveaux clients au second semestre.

Pour le Crédit Mutuel-CIC, le titre va poursuivre sa correction, pénalisé en plus par une "visibilité très faible sur le comportement des agents immobiliers dans un marché en ralentissement". Toutefois, la banque reste nuancée, estimant que "le cours actuel de la société valorise déjà un scénario du pire".

La société de gestion Arkéon Finance estime, de son côté, que "Seloger.com évolue dans un marché difficile et qui ne va cesser de se tendre mais qui ne peut pas ne pas venir sur internet", ce qui bénéficierait forcément au numéro un du secteur.