OPA de la SNCF sur Geodis : encore un effort monsieur Pepy

L'offre de 135 euros par action de la SNCF pour le rachat des minoritaires correspond à ce que valait Geodis fin 2006, avant de réaliser un exercice 2007 de bonne tenue.

Selon le communiqué de presse de la SNCF, le prix de 135 euros par action Geodis proposé aux minoritaires fait ressortir une prime de "79% par rapport au cours moyen pondéré de l'action Geodis sur le mois de mars 2006". Voila un argument qui va peut-être faire sourire les actionnaires minoritaires de la SNCF. En effet le mois de mars 2008 a été caractérisé par une série d'évènements extraordinaires, notamment par le sauvetage de la banque d'affaires Bear Stearns par JP Morgan Chase avec l'aide de la Réserve Fédérale américaine. Un mois où les craintes des investisseurs se sont exacerbées et d'aucuns ont été forcés de vendre les actifs les plus facilement cessibles. Geodis a peut-être fait partie du lot.

135 euros est aussi le cours atteint par l'action Geodis fin 2006, alors que le groupe se destinait à réaliser un exercice 2007 de bonne tenue. Rappelons que celui-ci s'est traduit par un chiffre d'affaires de 4,782 milliards d'euros (3,785 milliards en 2006), dopé par la rentrée du groupe Wilson dans le périmètre de consolidation. Le bénéfice net est ressorti à 53,7 millions d'euros, soit une progression de 11%. Son ebitda est de 127,8 millions d'euros.

Or, le propriétaire du titre Geodis n'achète pas le passé mais le futur. Et compte tenu des restructurations mises en oeuvre et des développements en cours, le futur apparaît brillant. Ainsi, le courtier Cheuvreux envisageait pour 2010 un chiffre d'affaires de 5,75 milliards d'euros et un ebitda de 199,9 millions.

Sur la base d'un cours de 135 euros, la capitalisation boursière de Geodis ressort à 1,045 milliard d'euros. En y ajoutant l'endettement de 421,5 millions d'euros fin 2007, la valeur d'entreprise ressort à 1,47 milliard, soit 7 fois l'Ebitda attendu en 2010. Précisons que l'endettement n'était que de 157,2 millions d'euros fin 2006. Sa progression correspond à l'acquisition du groupe Wilson.

A ce niveau de 135 euros, Guillaume Pepy, le nouveau président de la SNCF fait une bonne affaire. Il pourrait devoir faire un effort si le dispositif mis en place par Geodis porte ses fruits. Son Conseil d'Administration a "désigné conformément à l'article 261-1 du Règlement général de l'AMF (Autorité des marchés financiers), un expert indépendant, le cabinet Ricol Lasteyrie & Associés, qui est chargé de préparer un rapport sur les conditions financières de l'offre, dont les conclusions seront présentées sous forme d'une attestation d'équité". Il a aussi "constitué un comité composé des deux administrateurs indépendants ne se trouvant pas en situation de conflit d'intérêts au regard de cette opération. Ce comité est chargé d'examiner les termes et conditions de l'opération et de présenter son opinion au Conseil d'Administration. Il a chargé la banque Houlihan Lokey Howard & Zukin de l'assister dans cette mission". Enfin, il a mandaté la banque Lazard Frères en tant que conseil financier ainsi que le cabinet d'avocats Darrois Villey Maillot Brochier en tant que conseil juridique. Ces dispositions pousseront-elles la SNCF à relever son offre? Au-delà de la fameuse prime de 79% sur mars 2008, il doit bien exister quelque part l'idée d'une prime de contrôle.

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