La liste conduite par le socialiste Roland Ries est arrivée en tête au premier tour des élections municipales à Strasbourg, avec 44,6% des voix contre 31,7% à la candidate sortante Fabienne Keller (UMP). L'alliance annoncée du Parti Socialiste avec les Verts, qui ont obtenu 6,3% des voix, garantirait dimanche prochain une victoire de l'opposition strasbourgeoise.

"Je n'ai jamais été critique à l'encontre des réalisations de l'équipe sortante, reconnaît Roland Ries. Le contexte national a naturellement influé sur ce scrutin, mais je ressens avant tout une défiance des Strasbourgeois à l'égard de Fabienne Keller. La plupart de ses projets, comme l'extension du réseau de tramway ou le Jardin des deux rives aménagé au bord du Rhin, avaient été lancés avant 2001. Le problème, c'est le mode de gouvernance autoritaire de notre exécutif municipal". Le MoDem, crédité de 5,6% des voix, a été miné localement par des querelles entre Chantal Cutajar, son chef de file, et certains de ses colistiers. Il ne semble pas en mesure d'aider Fabienne Keller à redresser la barre. "Je ne comprends pas ce qui n'a pas marché, constate Robert Grossmann, président sortant de la Communauté urbaine, second de la liste UMP. Notre bilan n'a pas été critiqué"... L'exécutif de l'agglomération pourrait lui aussi repasser à gauche dimanche prochain: le poste est promis au socialiste Jacques Bigot, maire d'Illkirch-Graffenstaden, réélu dès le premier tour avec 70% des voix.

Roland Ries, passionné de transports en commun et auteur au Sénat d'une proposition de loi sur l'auto-partage, a été maire de Strasbourg entre 1997 et 2000. Il avait assuré l'intérim de Catherine Trautmann, appelée au gouvernement de Lionel Jospin.