Le retour du train pour Yuma

Dans "3 h10 pour Yuma", James Mangold reprend avec brio un classique du western des années cinquante. Le face-à-face entre un bandit de grand chemin et un fermier pauvre et honnête passe de l' affrontement à l'estime mutuelle. Un film servi par un formidable duo d'acteurs : Russell Crowe - Christian Bale.

Un demi-siècle après, un classique du western fait son retour, "3h10 pour Yuma". Réalisateur de "Walk the line", le biopic consacré à la star du country Johnny Cash, James Mangold reprend, avec le même titre, la nouvelle d'Elmore Leonard portée à l'écran en 1957 par Delmer Daves, avec Glenn Ford et Van Heflin dans les rôles majeurs et une chanson du crooner Frankie Lane, alors émule de Frank Sinatra et Tony Bennett.

"Comprendre c'est aimer", disait Delmer Daves, l'auteur de la première version. James Mangold partage ce précepte. Il apporte son empreinte personnelle en donnant une vigueur très actuelle à "3 h10 pour Yuma" qui bénéficie d'une composition riche de Russell Crowe, mariant brutalité et charme.

Dans l'histoire du western, "3h10 pour Yuma" occupe une place bien à part. Les grands espaces sont là bien sûr, les dévaliseurs de diligences, les honnêtes citoyens, et les saloons aussi. L'originalité tient dans la richesse des caractères principaux qui se situent bien loin des clichés du genre. Pourtant, au début de l'action, tout semble opposer le bandit légendaire du Far West - 22 attaques au compteur - Ben Wade ( Russell Crowe) au fermier falot, au bord de la ruine, Dan Evans (Christian Bale). Leurs relations vont s'avérer beaucoup moins convenues.

C'est un peu par hasard que le fermier participe à l'arrestation du bandit et se trouve en charge d'une mission pas si banale : s'assurer qu'il prenne le fameux train de 3h10 qui le conduira à Yuma pour y être jugé. Cette épreuve de force se transformera en un face-à-face qui voit naître complicité et même estime mutuelle. Anti-héros initial, plutôt faible, le paysan va se surpasser, conquérir l'admiration de son fils, fasciné par le braqueur de banques et sauver son exploitation. Face à lui, le chef de bande intraitable se révèle un être séduisant, charmeur, qui rêve de partir vivre au Mexique avec une chanteuse de saloon.

Cette rencontre de deux caractères trouvera son épilogue dans l'ultime scène du film où les deux hommes s'entraident pour gagner sains et saufs la station de chemin de fer. Ben choisit alors de faire passer sa loyauté envers son geôlier avant sa solidarité avec sa bande. Son second, l'inquiétant Charlie (Ben Foster), le paiera de sa vie.

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