Alitalia : les syndicats rejettent le nouveau plan de reprise d'Air France-KLM

Les syndicats de la compagnie aérienne italienne ont rejeté ce vendredi la nouvelle version du projet de reprise d'Air France-KLM. Toutefois ils entendent pousuivre les négociations.

Alors que la date butoir de fin des négociations entre Alitalia et Air France-KLM est fixé au 31 mars, même si certains évoquent d'ores et déjà un nouveau délai, les syndicats de la compagnie aérienne italienne viennent de faire savoir qu'ils rejettaient la nouvelle version du projet de reprise conconcté par la compagnie franco-néerlandaise.

Soulignant que la nouvelle proposition "reprend en substance ce qui avait déjà été présenté aux syndicats" le 25 mars dernier, huit des neuf organisations syndicales d'Alitalia "confirment qu'ils l'estiment insuffisante", indiquent-ils dans un communiqué conjoint. Seul l'Anpac, le syndicat des pilotes d'Alitalia, n'a pas signé ce document mais il avait déjà totalement rejeté dans la journée la nouvelle proposition du groupe franco-néerlandais.

Un peu plus tôt, le président de l'Anpac, Fabio Berti, a déclaré sur la chaîne Canale 5 que "Pour nous, pilotes, le plan Air France est fini. C'est un chapître clos". "Tout ce que nous attendions a, en substance, été confirmé, il n'y a aucune amélioration", a-t-il ajouté.

Selon les syndicats, le projet confirme en particulier la suppression de 507 emplois de pilotes et la fin de l'activité cargo en 2010. "La promesse d'embaucher 180 pilotes par Air France-KLM concerne des jeunes qui devraient subir une sélection sans reconnaissance de leur ancienneté", a ajouté Fabio Berti.

Les syndicats considèrent cependant également "d'une importance fondamentale la poursuite des négociations" afin de "protéger les intérêts de tous les travailleurs d'Alitalia", précise le communiqué. Air France-KLM a posé comme condition pour lancer son offre sur Alitalia d'obtenir le feu vert de chaque catégorie de personnel de la compagnie italienne.

Sur la possibilité d'une faillite d'Alitalia, le président de l'Anpac juge que ce serait "un scénario gravissime que nous aurions voulu éviter à tout prix mais que nous somme prêts à affronter".

Dans le document de neuf pages remis aux syndicats, Air France-KLM prévoit un fort volet d'accompagnement social pour les départs qui concernent 1.600 salariés d'Alitalia et 500 de la société Az Servizi, spécialisée dans la maintenance des avions d'Alitalia.

Air France-KLM a ajouté que toute concession supplémentaire mettrait à mal son projet pour Alitalia. Air France-KLM se dit convaincue d'être en mesure de rendre la compagnie rentable dans les deux ans à venir.

Dans l'hypothèse où le groupe franco-néerlandais viendrait à convaincre les représentants du personnel, il lui resterait à franchir d'autres obstacles. L'aéroport milanais de Malpensa réclamera ainsi 2 milliards d'euros de dommages et intérêts à Alitalia si elle poursuit son projet de réduire sa grille des vols en partance et à destination de cet aéroport.

L'imminence des élections législatives italiennes vient elle aussi compliquer la donne. Si le président du Conseil démissionnaire Romano Prodi s'est prononcé en faveur de la reprise de la part de l'Etat italien dans Alitalia par Air France-KLM, Silvio Berlusconi, dont le parti est en tête dans les sondages, a annoncé qu'il opposerait son veto s'il revenait au pouvoir.

Berlusconi a promis qu'une solution italienne se présenterait pour contrecarrer l'offre d'Air France-KLM, qualifiée d'"inacceptable". Mais trois sociétés (Benetton, la banque Mediobanca et Eni), dont les noms figuraient dans la presse, ont d'ores et déjà annoncé qu'elles n'étaient pas candidates.

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