Pertes et licenciements massifs chez Northern Rock

La banque britannique qui a été nationalisée en raison de la crise des "subprime" n'envisage pas de retour à la rentabilité avant 2011

La nationalisation de Northern Rock en février dernier n'a pas tout réglé. A l'occasion de la publication de ces résultats annuels ce lunidi matin, la banque britannique a annoncé qu'elle devait encore 24 milliards de livres (30,7 milliards d'euros) à la Banque d'Angleterre (BoE) sur les 26,9 milliards dont elle était débitrice fin décembre.

Sur 2007, Northern Rock a enregistré une perte nette avant impôt de 167,6 millions de livres contre un bénéfice de 626,7 millions en 2006. Surtout, elle table sur des pertes encore "importantes cette année et n'envisage pas de retour à la rentabilité avant impôts en 2011".
En vue de rembourser la BoE, le groupe a annoncé qu'il allait supprimer un tiers de ses emplois sur les trois prochaines années, et réduire son activité de moitié, en ramenant son bilan à environ 50 milliards de livres fin 2011, contre environ 107 milliards actuellement. "Les résultats de l'an dernier reflètent la détérioration des conditions de marchés et les effets d'une réduction de la liquidité", a estimé la société.

Le groupe compte parvenir à cette réduction de son activité en ne réattribuant à de nouveaux emprunteurs que 60% du montant de ses prêts qui arriveront à échéance. La trésorerie ainsi dégagée servira à apurer ses dettes. Northern Rock va aussi se retirer totalement du marché des prêts sans garantie et de celui des prêts aux entreprises, et fermer sa filiale d'épargne au Danemark, qu'elle avait créée il y a seulement un an. La banque veut également améliorer son modèle de financement, qui avait été à l'origine de sa chute en septembre.

La banque s'est également engagée à respecter les règles de la Commission européenne en matière d'aides d'Etat, en acceptant notamment de maintenir ses parts de marché en-dessous de ce qu'elles étaient autrefois. Ces gardes-fous devraient satisfaire les autres banques, qui craignaient que Northern Rock ne bénéficie d'un avantage anticoncurrentiel.

Faute de trouver un repreneur qui garantisse le remboursement de la Banque d'Angleterre, et ce après cinq mois de recherches intensives, la banque britannique a fait l'objet en février dernier d'une nationalisation temporaire. En septembre, elle avait dû faire appel à la BoE en urgence, alors que les prêts bancaires dont elle était tributaire s'étaient fortement réduits.

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