L'aide au développement recule à nouveau

L'aide publique au développement des pays riches de l'OCDE a reculé de 8,4% en 2007, à 103,7 milliards de dollars.

Le principal objectif de développement du Millénaire des Nations unies, à savoir la division par deux dès 2015 de l'extrême pauvreté, ne sera sans doute pas atteint. Pour la deuxième année consécutive, l'aide publique des 22 pays riches du Comité d'aide au développement (CAD) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a reculé, de 8,4% en 2007, à 103,7 milliards de dollars, selon un rapport publié ce vendredi. Une évolution qui rend par ailleurs peu crédibles les objectifs retenus par le G8, lors du sommet de Gleneagles en Ecosse en 2005, d'augmenter d'ici 2010 de 50 milliards de dollars son assistance aux pays les plus pauvres pour la faire passer de 80 à 130 milliards.

La baisse de l'aide publique au développement en 2007 est principalement due à un fléchissement des allègements de dette, qui avaient atteint un record en 2005, en particulier à destination de l'Irak et du Nigeria. En pourcentage du revenu national brut, l'aide atteint pour l'ensemble des pays 0,28% contre 0,31% en 2006.

"Le recul était attendu", souligne l'OCDE, qui rappelle que l'aide avait été "exceptionnellement élevée" en 2005, à 107,1 milliards de dollars, et en 2006, à 104,4 milliards. Selon Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, "si l'on exclut les allègements de dette, l'aide publique au développement a continué d'augmenter l'an dernier. Il n'y a pas un effondrement comme dans les années 1990".

La Commission de Bruxelles a pour sa part dénoncé la baisse de l'aide européenne qui n'a atteint que 0,38% du PIB de l'Union en 2007, soit 46,1 milliards d'euros. L'Union européenne s'est engagée à augmenter cette aide à hauteur de 0,56% de son PIB d'ici à 2010 et 0,7% d'ici à 2015. Pour que l'Union européenne respecte ses engagements, la Commission présentera mercredi prochain de nouvelles propositions.

Le recul de 2007 est particulièrement fort pour la Grande-Bretagne (de 0,51% de son PIB en 2006 à 0,36% en 2007), la France (de 0,47% à 0,39%) ou la Belgique (de 0,50% à 0,43%). "Avec 7,2 milliards d'euros alloués en 2007, l'aide française a diminué de 16% en termes réels, alors que, la même année, l'Espagne a accru son aide de près de 34%", déplore Coordination Sud, une organisation non gouvernementale. Jacques Chirac s'était engagé en 2002 à ce que la France porte le montant de son aide au développement à 0,7% de son PIB à l'horizon 2012.

Bono, le chanteur du groupe de rock U2 engagé dans l'aide humanitaire a d'ailleurs appelé vendredi la France et son président à augmenter son aide financière aux pays les plus pauvres dès le budget 2009 afin de respecter ses promesses. "Nous voulons voir des engagements clairs et solides pour atteindre 0,7% dans le prochain budget", a souligné Bono dans un communiqué diffusé par l'organisation humanitaire DATA (Debt Aid Trade Africa) qu'il a co-fondée.

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