La cession d'Alitalia au groupe Air France-KLM soulève la critique

L'offre de reprise présentée par la compagnie franco-néerlandaise qui a été adoptée dans la nuit de samedi par la direction d'Alitalia est jugée trop faible au sein du gouvernement italien. Mais aussi par les syndicats qui jugent cette proposition inacceptable.

Alors que le conseil d'administration de la compagnie aérienne Alitalia a approuvé dans la nuit de samedi à dimanche l'offre de reprise présentée par le franco-néerlandais Air France-KLM, des voix commencent à s'élever en Italie pour dénoncer le niveau très faible de la transaction. La compagnie franco-néerlandaise propose d'échanger 160 titres Alitalia contre un titre Air France-KLM, valorisant l'action Alitalia 10 centimes d'euros, contre environ 0,53 euro vendredi en clôture.

L'offre de rachat d'Alitalia par Air France-KLM peut être partiellement rediscutée et améliorée, a estimé cet aprés-midi Alfiero Grandi le sous-secrétaire d'Etat à l'Economie."Je ne vois pas d'alternative à un accord avec Air France mais je crois que leur proposition peut être en partie rediscutée et améliorée", a-t-il déclaré. Le gouvernement italien devait se réunir en conseil des ministres à partir de 19H00 (18H00 GMT) pour une première évaluation de l'offre d'Air France-KLM.

Les dirigeants de la compagnie franco-néerlandaise doivent par ailleurs rencontrer les syndicats d'Alitalia mardi, Air France-KLM ayant requis un engagement de leur part à ne pas entraver le projet avant de lancer son offre. Le projet prévoit quelque 1.600 suppressions d'emplois sur les 10.000 salariés de la branche transport aérien.Les principaux syndicats d'Alitalia se sont déclarés inquiets aujourd'hui de l'offre d'Air France-KLM, en particulier de la fin annoncée de l'activité cargo et du démembrement d'AZ Servizi, la filiale regroupant les activités de maintenance et d'administration.

L'offre d'Air France-KLM "n'est pas acceptable pour les pilotes", a indiqué leur syndicat, l'Anpac, dans un communiqué. L'Anpac était pourtant jusque-là favorable à une reprise par la compagnie franco-néerlandaise."En l'absence de modifications (...), nous ne souscrirons aucun accord et nous nous opposerons de façon extrêmement conflictuelle", a averti le syndicat sans donner davantage de précision.L'organisation des pilotes s'inquiète de la fin programmée de l'activité cargo en 2010 qui entraînera la mise au rancart de 5 avions avec "un nouvel impact sur Milan-Malpensa où se trouve l'ensemble de l'activité cargo".

L'aéroport de Malpensa doit déjà faire face au retrait de deux tiers des vols de passagers d'Alitalia à compter du 31 mars.

De son côté, le syndicat Filt-Cgil a dénoncé une "humiliante reddition sans conditions" et est préoccupée pour l'avenir des 8.300 salariés d'AZ Servizi, dont Air France-KLM ne veut reprendre qu'une partie, le restant devant demeurer sous l'aile de la holding publique Fintecna."La Filt Cgil ne se soustraira pas à la négociation, même tardive, et fera valoir avec détermination ses arguments", indique le secrétaire général du principal syndicat de la compagnie, Fabrizio Solari.A ir France-KLM exige un accord d'ici le 31 mars avec les syndicats pour lancer son offre sur la compagnie italienne.

Alitalia, détenue à 49,9% par l'Etat, a accepté dans la nuit de samedi à dimanche l'offre de rachat d'Air France-KLM.

Le projet prévoit quelque 1.600 suppressions d'emplois sur les 10.000 salariés de la branche transport aérien

La compagnie aérienne Alitalia, qui a accepté l'offre de reprise sous conditions d'Air France-KLM, est un opérateur de taille moyenne, détenu à 49,9% par l'Etat et qui a affiché des pertes sur neuf des dix dernières années.

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