Alstom dans le collimateur de la justice suisse

Plusieurs sites du groupe français ont été perquisitionnés en Suisse dans le cadre d'une enquête pour corruption et blanchiment d'argent. Un ancien dirigeant a été arrêté. La justice suisse soupçonne le groupe d'avoir versé des pots-de-vin pour obtenir des contrats.

Nouvel épisode judiciaire pour le groupe industriel français Alstom. Plusieurs sites du groupe en Suisse ont été perquisitionnés dans le cadre d'une enquête pour corruption et blanchiment d'argent et un ancien dirigeant a été arrêté, annonce ce vendredi la justice helvétique.

L'ancien dirigeant, dont l'identité n'a pas été précisée, est soupçonné de "gestion déloyale, de corruption et de blanchiment d'argent", a indiqué le ministère public de la Confédération (MPC, parquet). Il s'agit d'un ancien "compliance manager" (sorte d'auditeur interne) de haut niveau du groupe Alstom, qui a également été membre de la direction d'Alstom Prom AG à Baden, a précisé le MPC.

"Les constatations faites dans le cadre de la présente enquête de police judiciaire laissent présumer que l'affaire pourrait être étendue", estime la justice helvétique qui a mis en place un numéro de téléphone spécial auprès de l'Office fédéral de la police pour recueillir des "informations susceptibles de contribuer à l'avancement des recherches".

Les perquisitions ont été menées jeudi dans des sites du groupe Alstom, à Baden (canton d'Argovie), dans la région zurichoise et en Suisse centrale. "Dans l'état actuel des recherches, (la justice suisse) subodore que des paiements ont été effectués, à des fins de corruption, par l'intermédiaire d'Alstom Prom AG; ces montants auraient été versés, par d'autres sociétés du groupe Alstom, à des fonctionnaires ou à des responsables de divers pays dans des cas déterminés d'adjudication de marchés", a expliqué le parquet.

D'autres personnes se situant "dans la mouvance du groupe Alstom" sont aussi dans le collimateur de la justice, a indiqué le MPC. L'opération policière a mobilisé plus de cinquante personnes du MPC, de la police judiciaire fédérale, des polices cantonales concernées et plusieurs officiers de police français, dans le cadre d'une demande d'entraide judiciaire de l'Etat français, a précisé le MPC.

Le groupe français emploie plus de 5.000 personnes en Suisse. Alstom est depuis plusieurs mois dans le collimateur de la justice suisse qui soupçonne le versement de pots-de-vin de plusieurs millions de dollars pour obtenir des contrats. Une affaire qui fait penser, en moins grand, à l'énorme scandale de corruption qu a touché le groupe Siemens et provoqué le départ de ses principaux dirigeants. La différence est que la direction actuelle d'Alstom qui a mené le redressement du groupe depuis cinq ans ne parait pas concernée par cette affaire.

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