Wall Street a poursuivi ce mardi le repli amorcé hier, dans le sillage des valeurs financières qui ont ravivé les inquiétudes des investisseurs après une série de mauvaises nouvelles. Les marchés restent également très préoccupés par l'inflation américaine alors que les prix à la production ont progressé de 1,2% en juillet. Les analystes ne tablaient que sur une hausse comprise entre 0,4% et 0,5%. Sur un an, les prix à la production ont augmenté de 9,8%, au plus haut depuis 27 ans.

Par ailleurs, les difficultés de l'immobilier ont été confirmées ce mardi. Les mises en chantier de logements ont reculé de 11% entre juin et juillet, pour atteindre leur plus bas niveau depuis mars 1991. Et les permis de construire ont subi une baisse de 17,7%, la plus forte depuis février 1990. Pour ne rien arranger, le pétrole a gagné 1,66 dollar avant la publication des stocks américains ce mercredi.

Le Dow Jones a donc perdu 1,14% à 11.349 points, le Nasdaq a reculé de 1,35% à 2.384 points et le S&P 500 a cédé 0,93% à 1.267 points.

La finance américaine reste dans la tourmente. Notamment Lehman Brothers qui perd ce mardi, après avoir chuté de 7% lundi. L'avenir de la banque d'affaires continue d'alimenter les rumeurs. Lehman envisagerait la cession partielle ou totale de son activité de gestion d'actifs, afin de renflouer ses fonds propres. JPMorgan estime par ailleurs que la banque risque d'annoncer une dépréciation d'actifs de 4 milliards de dollars au troisième trimestre et anticipe une perte de 3,30 dollars par action de juillet à septembre.

Les autres valeurs bancaires sont toujours orientées à la baisse. Morgan Stanley perd 3,76% à 38,10 dollars, Bank of America recul de 4,16% à 28,08 dollars, Wachovia cède 3,94% à 14,37 dollars et JPMorgan Chase est en baisse de 2,89% à 35,68 dollars. Citigroup perd pour sa part 2,33% à 17,21 dollars.

American International Group (AIG) baisse fortement, de 5,66% à 20,38 dollars. Goldman Sachs a abaissé ce mardi son objectif de cours sur le premier assureur mondial, qui passe de 30 à 23 dollars.

Tombées au plus bas depuis près de vingt ans, Freddie Mac et Fannie Mae reculent encore, perdant respectivement 5,47% à 4,15 dollars et 1,63% à 6,05 dollars. Les deux établissements de refinancement hypothécaire ont plongé de plus de 20% lundi sous l'effet de rumeurs d'une possible recapitalisation par le Trésor américain (ministère des Finances).

L'action Nymex termine en légère hausse: +0,30% à 80,19 dollars. Son rachat par le Chicago Mercantile Exchange (CME) pour 9,4 milliards de dollars a été approuvé par les actionnaires des deux groupes. La transaction sera finalisée le 22 août et donnera naissance à un géant des marchés dérivés sur lequel se négociera environ 95% du volume quotidien des contrats à terme et des options traités aux Etats-Unis.

Le rebond du pétrole, qui a gagné jusqu'à quatre dollars en séance avant de clôturer en hausse de 1,66 dollars, à 114,53 dollars le baril, a profité aux compagnies pétrolières. ExxonMobil gagne 1,86% à 77,95 dollars, Chevron progresse de 1,83% à 84,71 dollars et ConocoPhillips prend 3,03% à 79,33 dollars.

Les compagnies aériennes ont en revanche été plombées par les cours du brut. US Airways a plongé de 15,24% à 13,53 dollars, tout comme American (-11,64% à 10,10 dollars), Continental (-10,09% à 15,32 dollars), Delta (-8,30% à 8,62 dollars) ou encore United (-9,17% à 13,57 dollars).

Les constructeurs automobiles ont également terminé dans le rouge: General Motors perd 3,96% à 9,95 dollars et Ford recule de 3,07% à 4,74dollars. GM a par ailleurs annoncé lundi soir qu'il offrirait à ses clients le même rabais qu'à ses employés jusqu'au 2 septembre, soit une réduction pouvant aller jusqu'à 20%.

Home Depot reste dans le rouge: -3,41% à 26,04 dollars. Le premier groupe mondial de magasins de bricolage et d'aménagement intérieur a pourtant publié une baisse de 24% de son bénéfice net au deuxième trimestre à 1,2 milliard de dollars. A 71 cents par action, le bénéfice reste cependant supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 61 cents par action.

Target est également en baisse. Pourtant, le deuxième distributeur américain a fait état ce mardi d'une baisse moins importante que prévu de son bénéfice net au deuxième trimestre, à 634 millions de dollars, soit 8% de moins que l'an passé. Le titre perd 0,60% à 49,75 dollars

Staples recule fortement après avoir publié ce mardi une baisse de 15% de son bénéfice net par action au deuxième trimestre. Le leader américain des fournitures de bureau s'attend par ailleurs à une stagnation de son bénéfice sur l'ensemble de l'année, sans prendre en compte les effets bénéfiques de l'acquisition du néerlandais Corporate Express en juin dernier. Le titre cède 4,19% à 23,55 dollars.

Enfin, General Dynamics est en léger recul: -018% à 92,07 dollars. Le groupe d'aéronautique et de défense a annoncé ce mardi le rachat de du suisse Jet Aviation, spécialisé dans les avions d'affaires, pour 2,25 milliards de dollars en numéraire. Cette acquisition doit être finalisée d'ici à la fin de l'année et devrait être immédiatement relutive, c'est-à-dire qu'elle fera croître le bénéfice par action.