Euro fort : préoccupations renouvelées à Paris et en Europe

A l'occasion d'une visite chez Dassault, Luc Chatel, secrétaire d'Etat à l'industrie, s'inquiète de la parité de l'euro avec le dollar "qui n'est pas favorable à la filière aéronautique". Les ministres des Finances européens vont évoquer à nouveau le sujet avec les Américains, lors de la réunion du G7 vendredi à Washington.

Le niveau élevé de l'euro reste un sujet de préoccupation majeur pour les pouvoirs publics français et européens. Ce lundi, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Luc Chatel a déclaré que le niveau de parité euro/dollar était "critique pour notre industrie" aéronautique et représentait "un sujet d'alerte pour le gouvernement".

"Il est exact qu'il y a aujourd'hui une parité avec le dollar qui n'est pas favorable à la filière aéronautique", a-t-il insisté à l'issue d'une visite au siège de l'avionneur Dassault à Saint-Cloud. C'est "une contrainte supplémentaire", a-t-il ajouté.

Le PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, par ailleurs président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), a de son côté redit qu'il était contraint de délocaliser une partie supplémentaire de sa production en raison de la faiblesse du dollar.

Au niveau européen, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a annoncé ce lundi qu'il allait rencontrer mercredi le président américain George W. Bush à Washington pour parler des changes, alors que les Européens se plaignent du dollar faible. Une rencontre qui intervient avant celle des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7 (Allemagne, Canada, Italie, Japon, France, Etats-Unis, Royaume-Uni), ce vendredi à Washington.

Jean-Claude Juncker a précisé qu'il rencontrait George Bush "en sa qualité de Premier ministre luxembourgeois", mais qu'ils discuteraient également "des problèmes monétaires auxquels des deux côtés de l'Atlantique nous avons affaire", puisqu'il est aussi président de l'Eurogroupe (forum des ministres des Finances de la zone euro).

Les Européens ne cessent de déplorer l'appréciation spectaculaire de l'euro face au dollar, et d'encourager les Etats-Unis à faire davantage pour faire remonter le billet vert.

Le G7 Finances se penchera aussi sur l'impact de la crise financière

La réunion du G7 Finances vendredi à Washington s'orientera autour de la crise financière, de son impact économique et des réformes pour y mettre fin, a-t-on indiqué ce lundi à Bercy, où l'on précise que la zone euro semble "bien résister" aux turbulences des marchés. La réunion se focalisera sur l'impact négatif de la crise financière sur l'économie mondiale, celle des Etats-Unis, de la zone euro et des grands pays émergents. Le G7 discutera notamment de "la contagion éventuelle à l'économie réelle des turbulences sur les marchés financiers et de la résistance de l'économie de la zone euro à ces turbulences", a-t-on précisé à Bercy, qui évoque un "découplage" entre la situation du marché du travail aux Etats-Unis et dans la zone euro. Par ailleurs, le Forum de stabilité financière (FSF) remettra aux ministres des Finances un rapport qui devrait recommander des réformes du système financier et bancaire à mettre en oeuvre pour juguler la crise actuelle et empêcher que de telles turbulences ne se reproduisent. Selon Bercy, "il semble y avoir un consensus international sur la nécessité" pour les banques de se montrer "transparentes sur leur exposition" aux prêts hypothécaires à risque américains "et sur leur situation financière".

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