L'indien Tata présente sa voiture à 1.700 euros

Le constructeur Tata Motors va commercialiser une voiture à un prix défiant toute concurrence, conçue pour répondre à la montée en puissance de la classe moyenne indienne. Le formidable développement de celle-ci suscite la convoitise de tous les constructeurs: Renault va ainsi investir 700 millions d'euros dans une nouvelle usine en Inde du sud.

Une voiture à 1.700 euros: c'est le défi que vient de relever le constructeur automobile indien Tata Motors, qui a présenté ce matin à New Delhi sa "Nano", conçue sur mesure pour donner accès à l'automobile à la gigantesque classe moyenne émergente indienne.

Cette voiture, qui devient d'emblée et de loin le véhicule le moins cher du monde, a été dévoilée par Ratan Tata, président du groupe, dans le cadre de l'Auto Expo de New Delhi. Elle sera commercialisée d'ici la fin de l'année en Inde au prix de 100.000 roupies, soit 2.500 dollars ou 1.700 euros. Un prix inférieur de moitié au tarif du modèle le moins cher actuellement présent sur le marché mondial

Pour ce prix défiant toute concurrence, le véhicule proposé est des plus simples, mais répond, selon le groupe, à toutes les normes environnementales étrangères. Elle sera disponible ultérieurement en version diesel.

La principale concession faite par Tata Motors pour arriver à un tel résultat tient à la motorisation, réduite à sa plus simple expression: la Nano est équipée d'un moteur de 624 cm3, l'équivalent de celui d'une moto. Le confort de cette petite voiture à quatre places est des plus spartiate, avec notamment une absence de climatisation qui risque d'en rendre la conduite plutôt inconfortable pendant les périodes de grande chaleur en Inde...

Avec cette voiture à tout petit prix, le groupe Tata veut permettre à la classe moyenne indienne, qui se développe à grande vitesse, et dont l'appétit de consommation est gigantesque, d'accéder enfin à l'automobile. Le groupe espère vendre un million d'exemplaires de la Nano chaque année. Ce qui ne va pas sans risque. Le parc automobile indien n'est actuellement que de 7 millions de voitures, pour... 1,1 milliard d'habitants. Les critiques craignent notamment l'impact d'un déferlement de nouveaux véhicules sur le réseau routier indien, terriblement sous-dimensionné et en très mauvais état, sans parler des risques de pollution additionnelle.

Ratan Tata s'est employé ce matin à calmer ces craintes, affirmant notamment que la Nano sera moins polluante que les motos qui prolifèrent actuellement sur les routes indiennes.

Ce nouveau véhicule constitue en tout cas un défi de taille pour le conglomérat Tata. Grand nom historique de l'industrie indienne, Tata détient actuellement des intérêts dans de multiples activités allant de la sidérurgie au thé en passant par la téléphonie mobile et l'informatique.

Ses ambitions dans l'automobile sont grandes. Outre une activité de fabrication de camions importante depuis longtemps et le développement de la Nano, Tata ambitionne également de racheter, à l'autre extrémité de la gamme, les marques de luxe Jaguar et Rover. Le groupe indien a été choisi au début du mois par Ford, propriétaire de ces deux marques, comme repreneur désigné de celles-ci.

Renault va investir 700 millions d'euros dans son usine de Madras
Le lancement de la Nano n'est que l'une des manifestations de l'intérêt des grands constructeurs automobiles pour le marché indien, où les projets se bousculent. Ce jeudi matin, le groupe français Renault a ainsi précisé qu'il entend consacrer 40 milliards de roupies, soit 700 millions d'euros, à la construction d'une usine près de Chennai (ex-Madras), dans le sud de l'Inde. Le site pourra produire 400.000 véhicules par an, à la fois pour Renault et Nissan, et emploiera 4.000 personnes d'ici 2010. Renault et Nissan (qui devaient coopérer avec le constructeur indien Mahindra mais ce dernier vient d'annoncer son retrait du projet) veulent eux aussi fabriquer un véhicule a prix extrêmement bas, adapté au marché local. Il serait fait avec l'indien Bajaj, spécialiste juque là des deux roues. Autre initiative similaire, celle de l'indien Xenitis, allié au chinois Guangzhou Motors, qui doit commercialiser fin 2008 sa "voiture populaire" autour de 2.500 dollars.

Commentaire 1
à écrit le 04/03/2014 à 15:50
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L'occident est encore en retard d'une guerre : le prix de cette voiture vient de passer de 1700 €uros à environ 1200€uros, suite au torpillage de la monnaie Indienne par ...les occidentaux ! (Merci au FMI et à Christine LAGARDE !!! ). Quand à Renau...

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