Le groupe belgo-néerlandais de services financiers Fortis a chuté fortement ce mardi en Bourse, victime de nouvelles craintes de recapitalisation et de la révision à la baisse de la recommandation de Merrill Lynch. A l'image d'autres banques européennes, Fortis a besoin de capitaux frais pour consolider un bilan dégradé par la crise des crédits. Il doit en outre financer l'acquisition des activités néerlandaises d'ABN Amro, réalisée l'année dernière. A la Bourse d'Amsterdam, l'action Fortis a perdu 3,9% à 13,80 euros, après avoir touché un plus bas de quatre mois à 13,28 euros, non loin du plancher de 12,82 euros atteint en janvier. "Le titre Fortis reflète le sentiment général concernant la crédibilité des valeurs financières", estime de son côté Rik Zwaneveld, trader chez AFS Brokers, à Amsterdam, ajoutant que le projet de la banque américaine Lehman Brothers de lever 6 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros) après une lourde perte au deuxième trimestre avait aussi pesé sur le cours de Fortis. Merrill Lynch est passé à "neutre" contre "achat", inquiet de la capacité de Fortis à lever des capitaux, relève un autre trader. Une porte-parole de Fortis a déclaré que le groupe avait précisé sa position financière récemment et qu'elle n'avait rien à ajouter. Depuis le début de cette année, Fortis a procédé à deux émissions obligataires, l'une de 650 millions d'euros, l'autre de 750 millions de dollars.$Le groupe belgo-néerlandais devra lever d'autres fonds en 2008 et en 2009 dans le cadre de l'intégration des activités d'ABN Amro. Fortis a inscrit dans ses comptes du premier trimestre une charge de 380 millions d'euros liée aux crédits "subprime", aux produits structurés de crédit et aux investissements liés à ces deux catégories.

latribune.fr

18 Sept 2010, 1:36

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