Le PDG de TNK BP sur la sellette à Moscou

Le PDG du troisième groupe pétrolier de Russie TNK-BP, Robert Dudley, a été convoqué par le ministère russe de l'Intérieur pour un interrogatoire concernant des "questions fiscales", a annoncé jeudi TNK-BP dans un communiqué. "M. Dudley a été convoqué pour un interrogatoire relatif à des questions fiscales concernant les activités de TNK en 2001-2003", a déclaré le groupe.TNK est entré dans la structure du groupe lors de la création de ce dernier en 2003 par la fusion des actifs pétroliers et gaziers russes de BP et ceux du groupe Alfa, Access/Renova (AAR).Le quotidien britannique des affaires Financial Times (FT) avait rapporté jeudi que M. Dudley avait été invité à répondre aux questions des enquêteurs russes en tant que "témoin" dans une affaire de fraude fiscale à grande échelle.Robert Dudley est déjà au coeur d'une bataille entre les actionnaires britannique - le géant pétrolier BP - et russes de TNK-BP, ces derniers réclamant sa démission. La convocation à un interrogatoire ne peut dans ce contexte que faire monter la pression, notait le FT."Nous considérons cet événement comme une question routinière de procédure sans rapport avec les discussions actuelles entre actionnaires", a déclaré TNK-BP dans son communiqué.La semaine dernière, le ministère de l'Intérieur avait annoncé soupçonner un haut dirigeant pétrolier d'évasion fiscale à hauteur d'un milliard de dollars. Selon la presse russe, il pourrait s'agir du milliardaire Viktor Vekselberg ou de Robert Dudley.Le capital de TNK-BP est divisé en deux parties égales, l'une appartenant à la major britannique BP, et l'autre à trois milliardaires russes, Viktor Vekselberg, Mikhaïl Fridman et Len Blavatnik, regroupés au sein du consortium AAR.Ce sont ces derniers qui demandent la tête du PDG, qu'ils accusent de partialité dans la gestion de la compagnie au profit de l'actionnaire britannique BP.Le noeud du conflit a été présenté de part et d'autre comme un problème de stratégie concernant les investissements du groupe. Mais les rumeurs sur une entrée d'un groupe public russe contrôlé par le Kremlin au capital de TNK-BP sont légion, la piste la plus couramment évoquée étant celle d'un rachat par Gazprom de 50% du groupe à l'une des deux parties.
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