EADS retrouve la stratosphère boursière

Le groupe qui profite depuis quelques temps d'un retour de l'euro aux alentours de 1,30 dollar, caracole une nouvelle fois en tête du CAC 40 aujourd'hui grâce à une méga-commande d'A320. Attention toutefois aux trous d'air...
Infographie La Tribune, Bloomberg

Indéniablement la vedette du CAC 40 en ce début c'est EADS. Le consortium européen d'aéronautique et de défense qui a franchi, mardi, à la hausse pour la première fois depuis décembre 2007, le seuil des 20 euros l'action, signe aujourd'hui sa huitième séance consécutive de hausse ! Et pas des moindres. Après un gain de 4,75% la veille, la valeur caracolait ce matin une nouvelle fois en tête des plus fortes hausses du CAC 40 avec un gain en matinée qui atteignait un peu plus de 6%. Cette fièvre acheteuse entourant le titre lui permet d'afficher désormais la plus forte de l'indice vedette de la place de Paris depuis le début de l'année (+ 18%).

Cette nouvelle envolée stratosphérique du titre tient à la méga-commande annoncée ce jour par la compagnie indienne IndiGo de 180 A320. Ni plus ni moins que le plus important contrat de l'aviation civile en nombre d'appareils ! Si certains évoquent, comme traditionnellement sur ce genre de contrat un rabais accordé par l'avionneur à la compagnie, ce contrat représente tout de même la bagatelle d'un peu plus de 15 milliards de dollars, selon les estimations.

Au-delà du montant, c'est un signe commercial très positif pour Airbus qui assoie une nouvelle fois une certaine suprématie sur le segment des mono couloirs, via une version modernisée de son best-seller l'A320. Celle-ci baptisée A320 NEO (qui représente l'essentiel de la commande d'IndiGo avec 150 unités) est une version remotorisée permettant, aux dires du constructeur - qui entend livrer les premiers exemplaires au printemps 2016 - d'économiser jusqu'à 15% de carburant par rapport aux motorisation traditionnelles. Autant dire qu'avec une première commande de cette taille, l'A320 a encore de beaux jours devant lui.

Reste que le plébiscite de l'action EADS ne tient précisément pas qu'à cette réussite commerciale du jour. L'envolée du titre depuis le début de l'année tient surtout à l'évolution de la devise européenne. Poursuivant sur sa glissade de fin d'année, l'euro s'est déjà déprécié de 8 à 9% face au billet vert depuis début novembre. Une aubaine pour EADS qui est par-dessus tout la "valeur dollar" de la cote française, voire européenne. L'évolution de la monnaie unique a en effet un impact considérable sur le résultat d'exploitation du groupe. Faut-il encore le rappeler, Louis Gallois avait estimé il y a quelques temps à 1 milliard d'euros l'impact d'une variation de plus ou moins 10% de la devise européenne face au billet vert. Un chiffre peut-être amplifié à l'époque où le patron d'EADS ergotait contre la hausse continue de l'euro, mais qui a fini par être intégré par le marché.

Plus que jamais EADS est bien une "valeur dollar" qui se joue de la baisse de l'euro et de fait des errements de la dette souveraine en zone euro, comme ce fut le cas au printemps dernier. Le risque c'est qu'à être trop tributaire de ce contexte, le retour de bâton pourrait être violent pour l'action. Surtout si l'on suit à la loupe les opérations de refinancement des maillons faibles de la zone euro cette semaine sur le marché obligataire. Contre tout attente, les émissions de dette comme ce fut le cas hier pour la Grèce et aujourd'hui pour le Portugal tendent à se passer sans trop d'encombre, ce qui pourrait permettre d'envisager enfin une détente sur le sujet de la dette des pays "périphériques", une détente à venir sur le risque souverain en zone euro et de fait une réappréciation de l'euro.

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