Vague d’OPA amicales ou hostiles dans les associations d’élus

Forte de sa victoire aux municipales, l’UMP est en train de reconquérir la plupart des associations d’élus et de simplifier le mille feuilles associatif. Dans le bloc communal et les grandes villes cela devrait se passer sans problème. A Paris Métropole, en revanche, les coups de boutoir de Patrick Devedjian n’ont pas réussi à déstabiliser le syndicat. Mais celui-ci demande quand même la refonte de la loi sur la Métropole du Grand Paris.

Il existe plus indigeste que le mille feuilles territorial : le mille feuilles associatif, celui des associations d'élus. Même André Rossinot, maire de Nancy pendant 30 ans, pourtant très gourmand de cette pâtisserie puisqu'il est toujours secrétaire général de Association des Maires de Grandes Villes de France (AMGVF), vice président de l'Association des Maires des France (AMF) et qu'il est l'ancien président de la Fédération Nationale des Agences d'Urbanisme (FNAU), peut lâcher dans un soupir «  au moment où l'on fait le big bang territorial, il serait bien que l'on fasse la même chose dans le milieu associatif ».

 

Une victoire de l'UMP

L'élu radical avait envie de mettre les pieds dans le plat mais Jean Luc Moudenc, maire UMP fraichement élu à Toulouse et aujourd'hui à la présidence de l'AMGVF à la place du socialiste Michel Destot en convient : « l'association des maires de grandes villes a vocation à fusionner à terme avec l'Association des Communautés Urbaines de France et à avoir comme « satellites » la FNAU et le Groupement des Autorités responsables de Transport (GART) ».  André Rossinot en est d'autant plus d'accord qu'en tant que vice président de l'AMF il verrait bien l'association prendre sous sa coupe l'Assemblée des Communautés de France.

Bien sûr cette vague d'OPA amicales dans le monde des élus va laisser de marbre les citoyens. Mais elle a un avantage : la constitution d'un bloc urbain regroupant Grandes Villes, Métropoles et Communautés Urbaines parlant d'une seule voix et d'un bloc communal regroupant communes er intercommunalités parlant elles aussi d'une seule voix . Ce que les socialistes ne sont pas arrivés à faire lorsqu'ils étaient à la tête de ces associations, l'UMP qui est en train de les reprendre une par une depuis sa victoire aux municipales, est en train de le réussir. Presque partout en tout cas puisqu'il y a une qui résiste encore un peu, le syndicat Paris Métropole encore présidé par le maire socialiste des Lilas, Daniel Guiraud malgré les tentatives de Patrick Devedjian pour le déboulonner.

 

"C'est vraiment le bordel' 

« Nous sommes dans une gestion conflictuelle de constructions évolutives » a glissé Patrick Braouzec à la sortie du dernier conseil de Paris Métropole. Le président de Plaine Commune a le sens de la formule, mais, celle-là, il l'a emprunté à Jack Ralite avant de se lâcher et d'expliciter sa pensée avec un plus claire « c'est vraiment le bordel ! » pour parler des affrontements au sein de Paris Métropole et du flou pas franchement artistique du gouvernement sur la réforme territoriale et la Métropole du Grand Paris.  A Paris Métropole, l UMP a entrepris pousser le syndicat à se radicaliser. Patrick Devedjian surtout qui s'est battu pour que le syndicat Paris Métropole demande sans attendre la refonte la loi sur la métropole de Paris, l'article 12 de la MAPAM (Loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles).

Là où PS, UDI et la plupart des UMP souhaitaient voir au fil des discussions ce qu'il était possible de faire évoluer, Patrick Devedjian, soutenu par une grande partie des maires UMP nouvellement élus en 2014, a mis le feu. Patrick Ollier, UMP plus conciliant, a eu beau expliquer plusieurs fois à Patrick Devedjian qu'il « avait tort », le syndicat Paris Métropole a fini a par adopter une résolutiondemandant au gouvernement de s'engagerd'ici mi-juin à envisager une « modification de l'article 12 ». Autrement Paris Métropole ne prendrait pas part aux discussions de la mission de préfiguration sur la future Métropole.

Un château de carte 

« Ce n'est pas un ultimatum » a glissé Patrick Braouzec. Cela y ressemble quand même. C'est, aussi, un camouflet possible pour Manuel Valls. Cela met également  le président socialiste de Paris Métropole Daniel Guiraud, dans une situation intenable puisqu'il demande la mort d'une loi qu'il a totalement soutenue. Si le gouvernement fait cette concession à l'UMP, un château de cartes qui peut s'écrouler.

Les Marseillais dont la Métropole est régie par un texte identique vont en effet probablement s'engouffrer dans la brèche et demander eux aussi une révision de la loi. L'opposition parlementaire fera encore plus pour politiser la nouvelle réforme territoriale et on voit de plus en plus se profiler l'éventualité où le gouvernement, dans un nouveau débat parlementaire, devra refaire la loi  qu'il a soutenue l'année dernière. Les Français n'y comprenaient déjà pas grand chose, pas sûr qu'ils apprécient.

 

 

 

 

 

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Commentaire 1
à écrit le 20/05/2014 à 20:58
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André ROSSINOT est secrétaire général de l'AMF, pas vice-président.

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