Sanofi prolonge son offre sur Genzyme "sans garantie" de succès

L'offre de Sanofi-Aventis sur la société américaine de biotechnologies Genzyme est de nouveau prolongée. Sans promesse de succès.
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On pensait que le rachat par Sanofi-Aventis de la société américaine de biotechnologies Genzyme était quasiment bouclée. Mercredi dernier, le directeur général de Genzyme, Henri Termeer, jusque là hostile, avait lancé devant la Chambre de commerce de Boston à propos des derniers différends entre les deux groupes : "Ça va se résoudre. De quelle manière, on n'en sait rien. Nous sommes très concentrés sur la gestion du groupe."

Pourtant, Sanofi annonce prolonger son offre jusqu'aui 15 février prochain sans assurer que le succès sera au rendez-vous final. Il évoque des "divergences significatives" qui subistent encore entre les deux firmes sur la valorisation de la cible.

On pensait qu'en proposant un certificat de valeur garantie (CVC), le groupe français avait fait le plus gros du travail. Le CVC devait être l'outil permettant de concilier le grand écart constaté dans les appréciations des ventes potentielles du futur médicament de Genzyme dans le traitement de la sclérose en plaques.

Développé à partir de la molécule alemtuzumab, déjà utilisé dans l'anticancéreux Campath, ce médicament dénommé Lemtrada devrait réaliser 3,5 milliards de dollars de ventes, selon Genzyme, mais à peine 700 millions d'après Sanofi.

A la fin août 2010, Genzyme avait rejeté la proposition de rachat de 18,5 milliards de dollars présentée par Sanofi en estimant qu'elle était largement sous-évaluée. Le 4 octobre, le groupe français avait donc lancé une offre hostile au prix de 69 dollars par action, s'attirant le refus de Genzyme. La biotech américaine avait répondu qu'elle valait entre 84 et 89 dollars sur la base d'un bénéfice par action projeté pour 2011 entre 4,30 et 4,60 dollars.

Résultat, à la date de la clôture de l'offre le 13 décembre, à peine 0,9% des titres Genzyme avait été apporté à l'offre. C'est ainsi que Sanofi a lancé un deuxième round dont l'issue a été fixée au 21 janvier, le temps pour les deux groupes d'explorer la piste d'un complément de prix sur la base du CVC dont ils ne discutent directement que depuis le 9 janvier.

Selon Adeline Salat-Baroux, gérante du fonds santé de la Compagnie financière Edmond de Rothschild, pour l'emporter, l'offre pourrait avoir au final un coût global de 20,7 milliards de dollars, soit à peu près 80 dollars par action, CVC compris. Claude Allary, directeur associé de Bionest Partners, une société de conseil dans le domaine de la santé, estimepour sa part que l'offre de 69 dollars de Sanofi pourrait être remontée "d'un ou deux dollars et, avec le CVC, on arriverait un peu en dessous de 80 dollars".

Sanofi doit publier ses résultats annuels le 9 février. "Il serait judicieux de clôturer la transaction avant cette date si le groupe veut publier un objectif clair et proposer un autre scénario pour la période 2010-2015", commente l'analyste d'une banque suisse.

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