Le rachat de Genzyme par Sanofi-Aventis paraît désormais acquis

Alors que l'offre de Sanofi-Aventis devait se terminer vendredi, elle devrait être encore prolongée de quelques semaines dans l'attente d'un accord avec Genzyme. La question "va se résoudre", a déclaré le patron de la "biotech" américaine, Henri Termeer.
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Sanofi-Aventis et Genzyme travaillent ensemble pour trouver une solution. Du coup, le groupe français est amené à prolonger une deuxième fois son offre de rachat de Genzyme pour se donner le temps de finaliser les modalités d'un accord qu'il finira par conclure avec le spécialiste américain des maladies rares, estiment des experts interrogés par Reuters.

L'OPA hostile de 18,5 milliards de dollars de Sanofi, sixième groupe pharmaceutique mondial, a été prolongée jusqu'au 21 janvier.

La plupart des analystes considèrent que les pourparlers, sérieusement engagés dans la première semaine de janvier, aboutiront à un accord sur la base d'une revalorisation du prix de 69 dollars par action offert par Sanofi, que compléterait un certificat de valeur conditionnelle (CVC).

"L'importance de la date du 21 janvier est substantiellement réduite maintenant qu'il semble que l'on s'achemine vers la signature d'un accord", commente Marc Booty, gérant de fonds chez Pictet Asset Management.

Au final, les experts estiment que l'offre pourrait être remontée dans la fourchette de 71 à 76 dollars et qu'elle sera assortie d'un CVC dont ils estiment la valeur entre 5 et 10 dollars par action.

Le rapprochement des positions entre les deux groupes est confirmé par des propos tenus mercredi par le directeur général de Genzyme, Henri Termeer. "Ça va se résoudre", a-t-il dit devant la Chambre de commerce de Boston. "De quelle manière, on n'en sait rien. Nous sommes très concentrés sur la gestion du groupe."

Les derniers mètres son les plus compliqué
Le CVC est l'outil qui devrait permettre de concilier le grand écart constaté dans les appréciations des ventes potentielles du futur médicament de Genzyme dans le traitement de la sclérose en plaques.

Développé à partir de la molécule alemtuzumab, déjà utilisé dans l'anticancéreux Campath, ce médicament dénommé Lemtrada devrait réaliser 3,5 milliards de dollars de ventes, selon Genzyme, mais à peine 700 millions d'après Sanofi.

"Beaucoup de progrès ont été faits dans les négociations," a déclaré à Reuters une source proche des négociations. Pour autant, a-t-elle ajouté, il est impossible de dire si elles vont ou non aboutir rapidement. "Dans une discussion, ce sont les derniers mètres qui sont les plus compliqués."

A la fin août 2010, Genzyme avait rejeté la proposition de rachat de 18,5 milliards de dollars présentée par Sanofi en estimant qu'elle était largement sous-évaluée.

Le 4 octobre, le groupe français avait donc lancé une offre hostile au prix de 69 dollars par action, s'attirant le refus de Genzyme. La biotech américaine avait répondu qu'elle valait entre 84 et 89 dollars sur la base d'un bénéfice par action projeté pour 2011 entre 4,30 et 4,60 dollars.

Résultat, à la date de la clôture de l'offre le 13 décembre, à peine 0,9% des titres Genzyme avait été apporté à l'offre.

C'est ainsi que Sanofi a lancé un deuxième round dont l'issue a été fixée au 21 janvier, le temps pour les deux groupes d'explorer la piste d'un complément de prix sur la base du CVC dont ils ne discutent directement que depuis le 9 janvier.

"Je pense qu'il y a de bonnes chances que les négociations en cours aboutissent à un accord. La mise en place d'un CVC permettra de mettre tout le monde d'accord puisque son montant dépendra du seuil de ventes atteint par le Campath", commente Adeline Salat-Baroux, gérante du fonds santé de la Compagnie financière Edmond de Rothschild.

Selon elle, l'offre pourrait avoir au final un coût global de 20,7 milliards de dollars, soit à peu près 80 dollars par action, CVC compris.

Une opération relutive pour Sanofi
"On est probablement aujourd'hui en train de finaliser des négociations sur la base d'un CVC qui est un mécanisme censé convaincre les actionnaires un peu résistants. On est dans la dernière étape", déclare de son côté Claude Allary, directeur associé de Bionest Partners, une société de conseil dans le domaine de la santé.

Selon lui, l'offre de 69 dollars de Sanofi pourrait être remontée "d'un ou deux dollars et, avec le CVC, on arriverait un peu en dessous de 80 dollars".

Sous couvert d'anonymat, l'analyste d'une grande banque française ajoute : "A notre avis on se rapproche d'un accord. Si ce n'est pas le 21 janvier, ce sera dans la foulée, à un prix qui restera raisonnable."

Pour lui, l'offre de Sanofi devrait être relevée à 73 dollars et complétée par une partie de la valeur du CVC qui devrait se situer entre 5 et 10 dollars.

Le spécialiste d'une banque d'affaires affirme aussi: "Le contact entre les deux groupes a été établi. L'acquisition va aller au bout, ce n'est plus qu'une question de semaines."

Sanofi doit publier ses résultats annuels le 9 février.

"Il serait judicieux de clôturer la transaction avant cette date si le groupe veut publier un objectif clair et proposer un autre scénario pour la période 2010-2015", commente l'analyste d'une banque suisse.

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Commentaires 4
à écrit le 05/02/2011 à 12:09
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IL FAUT VENDRE DU PAPIER ET SI DERRIERE L AFFAIRE MEDIATOR QUI N EST D AILLEUR PLUS LE VRAI PROBLEME PUISQU IL S AGIT MAINTENANT DE TROMPERIE.IL S AGISSAIT D UN PROBLEME PROFOND DE NOTRE SYSTEME DE SANTE DE + EN + CALQUE A L AMERICAINE. PAUVRE FRANC...

à écrit le 20/01/2011 à 9:24
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comme d'habitude chacun a montré ses muscles ! Maintenant le vrai prix de l'action semble atteint. Sanofi prend un virage important de son hitoire. Il était temps

le 20/01/2011 à 15:29
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Il était temps de quoi ?? D'acheter Genzyme qui n'a d'interessant que sa molécule contre la SEP et le tout pour 21 milliards de dollars ! Il aurait été temps de reprendre en main l'ex aventis qui était devenue une proie idéale rachetée in extremis p...

le 21/01/2011 à 0:38
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@laurent68 Votre remarque est justifiée.Mais ce je voulais exprimer compte tenu de la raréfaction des nouvelles molécules qu'il est grand temps de se tourner vers les labos de biotechnologies. C'est qu'a fait Merck en achetant Serono par exemple.

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