Les augmentations salariales seraient-elles les victimes surprises de la crise ? Alors que toutes les prévisions prévoyaient un taux de hausse de salaires de 3 % voire un peu plus pour 2009, une étude du cabinet Towers Perrin, publiée ce mardi 3 mars, fait l'effet d'une douche froide. Les augmentations ne seront plus que de 2,5%, selon le cabinet qui a interrogé 67 grandes entreprises employant 1,74 million de salariés. Toutes les catégories - employés, ouvriers, cadres et cadres supérieurs - sont logés à la même enseigne.
L'aggravation de la crise obligé les entreprises à des révisions rapides. Selon Towers Perrin, 82% des firmes sondées indiquent avoir revu leur politique salariale depuis novembre 2008. "Cela souligne la grande réactivité des entreprises à la crise", a commenté Eric Wuithier, coordonnateur de l'étude. "Selon les secteurs plus ou moins touchés par la crise, les décisions des entreprises vont de l'extrême rigueur à la démarche de prudence", a-t-il ajouté.
Depuis novembre 2008, 46% des entreprises ont décidé de réduire le taux de révision salariale, 21% ont reporté leur décision, 18% ont opté pour un gel des salaires et 4% ont réduit les salaires d'embauche des jeunes diplômés. Ces derniers bénéficient toujours d'un préjugé favorable, leurs grilles de salaires ne sont pas touchées pour l'instant.
L'étude confirme en tout cas le retour des augmentations générales - déjà sensibles depuis quelques années - par rapport aux mesures individuelles. La moitié du panel a indiqué vouloir accorder des augmentations générales aux employés et aux ouvriers. L'étude affirme que parmi les entreprises accordant des augmentations générales, celles qui avaient terminé leur négociations annuelles obligatoires (NAO) avant la fin 2008 ont entériné des hausses plus fortes: 1,8% en moyenne. Les sociétés dont les NAO sont en cours envisagent 1,32% d'augmentation générale en moyenne.