Les intentions de recrutement des cadres restent très favorables. Selon la dernière note de conjoncture de l'association pour l'emploi des cadres (APEC), 6 chefs d'entreprise sur 10 interrogés ont recruté au moins un cadre au cours du premier trimestre 2018. Et cette tendance devrait se poursuivre au cours du second trimestre. Pour le directeur général Jean-Marie Marx :
"Ces bons résultats reflètent un niveau de confiance des entreprises jamais atteint. Ce climat optimiste devrait perdurer puisqu'au 2e trimestre 2018, près de 6 sur 10 envisagent d'embaucher au moins un cadre, soit 4 points de plus par rapport à la même période un an auparavant."
Des intentions de recrutements solides
Pour l'Apec, les entreprises interrogées en mars dernier ont confiance dans la solidité de la reprise économique. "Leur degré de certitude est élevé puisqu'elles sont certaines de le faire (d'embaucher) à hauteur de 74% d'entre elles (+1 point)." Le retour de la croissance à 2% en 2017 a permis à de nombreux chefs d'entreprise de recruter et de prévoir des embauches dans les mois à venir.
Parmi les explications avancées, la majorité des entreprises (51%) qui recrutent avancent le turn-over et les départs à la retraite comme facteurs principaux de recrutement, même si le taux d'emploi des seniors atteint des sommets en raison notamment du recul de l'âge de départ à la retraite. L'autre raison fréquemment (27%) avancée pour expliquer les recrutements est le développement de l'activité. Enfin, 16% des entreprises déclarent procéder à des recrutements en raison d'une réorganisation interne.
La confiance des chefs d'entreprise se porte bien
La part des entreprises interrogées par l'organisation spécialisée dans l'emploi des cadres qui estiment que la conjoncture économique s'est améliorée sur un an est en hausse de trois points pour s'établir à 31%.
"La part des entreprises les plus optimistes n'a jamais été aussi élevée depuis que cet indicateur existe, c'est-à-dire 2013".
À l'inverse, les patrons pessimistes n'ont jamais été aussi peu nombreux, à 11% (-3 points par rapport à mars 2017). En grande majorité, les entreprises expliquent évoluer dans un environnement économique stable. Une bonne nouvelle pour les employeurs qui déplorent régulièrement le manque de stabilité pour embaucher ou investir.
L'informatique en tête
Ces résultats masquent évidemment des disparités entre les secteurs. Dans l'informatique, les dirigeants sont en majorité (52%) optimistes et c'est d'ailleurs le seul secteur étudié par l'Apec dans cette situation. Dans l'ensemble des autres secteurs, les entreprises sont proportionnellement nombreuses ou aussi nombreuses qu'il y a un an "à juger que leur environnement s'est amélioré". Le secteur de la construction semble avoir profité de l'embellie puisque les interrogés sont 45% à être optimistes, soit 11 points de plus qu'il y a un an. Les autres secteurs bien orientés concernent l'industrie et l'ingénierie-R&D (respectivement +6 points et +14 points) ou le secteur banque-assurance (+11 points pour s'établir à 29%). À l'inverse, le secteur médico-social est le seul domaine où "les entreprises se montrent plus pessimistes qu'optimistes, respectivement 22% et 15%, et ce malgré une légère hausse de ces dernières (+1 point)".
Les cadres commerciaux recherchés
Les profils les plus recherchés par les entreprises restent les cadres commerciaux. 42% des entreprises qui envisagent des embauches au second trimestre visent la fonction commerciale-vente. Les profils spécialisés en gestion, finance et administration sont également très recherchés par les employeurs. Enfin, les entreprises sont toujours à la recherche d'informaticiens puisqu'elles sont 32% à prévoir des recrutements sur ce type de profil. "Les besoins des entreprises dans les domaines liés à la révolution technologique (numériques, compétences liées à l'automatisation...) sont en effet de plus en plus importants." La mise en application du Règlement européen sur la protection des données (RGPD) pourrait accroître les besoins des entreprises sur des profils de développeurs, par exemple. À l'inverse, les cadres dans le secteur de la santé, du social ou de la culture sont bien moins recherchés par les entreprises.
Des candidatures en baisse
Les auteurs de l'étude de l'Apec signalent également une baisse du nombre moyen de candidatures par offre. Alors que l'organisation recevait en moyenne 47 candidatures au premier trimestre 2014, elle n'en recevait que 32 à la fin du troisième trimestre 2017. L'une des explications avancée par l'association est tout simplement l'amélioration de la conjoncture économique. La hausse des créations d'emploi pour les cadres et les remplacements liés à des départs à la retraite offrent plus d'opportunités pour les candidats qui peuvent répondre à des annonces de manière plus ciblée.
Méthode : Le baromètre trimestriel de recrutement cadre permet de connaître l'évolution du climat chez les recruteurs à partir de l'interrogation d'un panel de 750 entreprises de plus de 100 salariés représentatives du secteur privé. L'interrogation téléphonique a été confiée en mars 2018 à la société GN Research.
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