Climat  : la Chine pourrait rater ses principaux objectifs à l'horizon 2025

Selon une étude publiée ce jeudi, la Chine pourrait ne pas atteindre ses principaux objectifs climatiques à l'horizon 2025, sa dépendance aux énergies fossiles augmentant pour soutenir son économie faiblissante.
Les projets dans les énergies propres ont été les principaux moteurs de la croissance économique de la Chine en 2023.
Les projets dans les énergies propres ont été les principaux moteurs de la croissance économique de la Chine en 2023. (Crédits : Reuters)

Mauvaise nouvelle pour la planète. Le rebond énergivore connu par la Chine à la suite de la pandémie de covid signifie que « tous les objectifs climatiques sont sérieusement hors d'atteinte après 2023 », signale un rapport du Centre de recherche sur l'énergie et l'air propre (Crea), un groupe indépendant basé en Finlande.

Les émissions de carbone de l'industrie électrique chinoise ont ainsi augmenté de 5,2% l'année dernière, à une période où Pékin brûlait davantage de charbon pour répondre à la demande croissante d'électricité, indique le rapport publié sur le site Internet Carbon Brief.

Les conditions météorologiques défavorables ont aussi aggravé le problème. Une série de sécheresses a abaissé la production d'énergie hydroélectrique à son plus bas niveau depuis plus de deux décennies. La Chine a en effet connu en 2023 l'année la plus chaude depuis le début des relevés météorologiques, après un été caniculaire marqué par plusieurs records et des phénomènes climatiques extrêmes.

Atteindre la neutralité carbone d'ici 2060

La Chine, pays le plus grand émetteur de CO2, s'est engagée à stabiliser ou faire décroître ses émissions d'ici 2030, et à atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. En 2020, le président chinois Xi Jinping a promis que son pays essaierait d'atteindre son pic d'émissions de carbone avant 2030 et la « neutralité carbone » d'ici 2060, c'est-à-dire d'arriver à l'équilibre entre les émissions et l'absorption du carbone de l'atmosphère.

Lire aussiChine : les projets dans les énergies propres sont les locomotives de la croissance économique chinoise

L'année suivante, le dirigeant a promis de mettre un terme au financement et à la construction de nouvelles centrales à charbon à l'étranger et a annoncé un plan quinquennal avec de nouveaux objectifs. La Chine s'est ainsi engagée à réduire ses émissions rapportées à son produit intérieur brut (PIB) de 65% par rapport à 2005, et à atteindre plus de 1.200 gigawatts de capacités installées pour produire de l'énergie solaire ou éolienne d'ici 2030. En novembre dernier, Pékin a aussi dévoilé un plan pour contrôler ses émissions de méthane mais sans s'y fixer d'objectifs chiffrés de réduction.

Le charbon est la source de la moitié des émissions de CO2 de la Chine, qui génère grâce à lui 60% de son électricité, selon l'Agence internationale de l'énergie. L'industrie est responsable de 36% des émissions de CO2, tandis que les transports y contribuent à hauteur de 8% et la construction 5%.

Des investissements massifs dans la décarbonation

La Chine pourrait cependant encore atteindre certains de ses objectifs l'année prochaine si elle poursuit l'installation de capacité d'énergie renouvelable, qui a atteint un record l'année dernière, ajoute le rapport.

Les projets dans les énergies propres ont d'ailleurs été les principaux moteurs de la croissance économique de la Chine en 2023, le pays réalisant des investissements massifs dans la décarbonation. Les investissements dans les secteurs des « énergies propres » ont contribué l'an passé à 40% de la croissance du PIB chinois, toujours selon Crea. La Chine est aussi le premier producteur au monde d'énergie éolienne et solaire.

Les chercheurs ont examiné les investissements dans l'énergie solaire, les véhicules électriques, l'efficacité énergétique, les chemins de fer, le stockage de l'énergie, les réseaux électriques, l'énergie éolienne, nucléaire et hydroélectrique. Ces secteurs ont regroupé 890 milliards de dollars (818 milliards d'euros) d'investissements, selon l'institut.

C'est presque autant que l'ensemble des investissements mondiaux dans les combustibles fossiles l'année dernière, souligne l'institut. D'après l'étude, sans la croissance apportée par ces secteurs, la hausse du PIB en 2023, qui a finalement été de 5,2%, n'aurait été que de 3%.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 22/02/2024 à 15:04
Signaler
Ils sont de retour en Chine. Des cigognes orientales ou des cygnes venus hiberner loin du froid de Russie se comptent par milliers. La photographe Chen Jing, habituée des lieux, voit clairement la différence dans son objectif : "Récemment, j’ai photo...

à écrit le 22/02/2024 à 11:32
Signaler
Pour mieux connaître la Chine, lisez les trois récits de Jean Tuan : "Un siècle chinois" (chez CLC Éditions) évoque le parcours de son père chinois arrivé en France en 1929, leur voyage en Chine en 1967 lors de la Révolution culturelle et les incroya...

à écrit le 22/02/2024 à 10:29
Signaler
Un régime Stalino communiste ne peut que tout rater! A l'Ouest, on rate pas mal aussi mais on rate démocratiquement. En apparence diront certains mais c'est toujours mieux que sous une dictature. Pour la France, en conclusion, peut-t-on confier le...

le 23/02/2024 à 7:02
Signaler
Nous n'avons même pas commencé a tenter de respecter les nôtres ! Pourquoi regarder dans l 'assiette du voisin ? La Chine est un état capitaliste autoritaire et la 1ere puissance industrielle mondiale soutenue par 65% de sa population , la réalité ...

à écrit le 22/02/2024 à 9:54
Signaler
Bah quand on a des objectifs irréalisables, c'est normal de les rater. A l'impossible, nul n'est tenu

à écrit le 22/02/2024 à 9:47
Signaler
Et pourtant l'usine du monde devrait beaucoup moins produire ou bien ils n'arrivent définitivement pas à se sortir du piège productiviste ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.