Électricité : les prix vont continuer d'augmenter en 2024... mais pas plus de 10% assure Bruno Le Maire

Le ministre de l'Economie a indiqué ce lundi qu'il n'y aura pas de gel sur le tarif réglementé de l'électricité, alors que le gouvernement sort progressivement du bouclier tarifaire mis en place pendant la crise. Le tarif réglementaire doit ainsi être revu à la hausse, mais ne dépassera pas 10%, a promis Bruno Le Maire.
Bruno Le Maire a laissé entendre ce lundi qu'il n'y aurait pas de gel sur le tarif réglementé de l'électricité (TRVE) comme demandé par les consommateurs, notamment par l'association UFC Que Choisir.
Bruno Le Maire a laissé entendre ce lundi qu'il n'y aurait pas de gel sur le tarif réglementé de l'électricité (TRVE) comme demandé par les consommateurs, notamment par l'association UFC Que Choisir. (Crédits : Reuters)

Les prix de l'électricité baissent enfin... mais il n'en va pas forcément de même pour les factures. Bruno Le Maire a laissé entendre ce lundi qu'il n'y aurait pas de gel du tarif réglementé de l'électricité (TRVE) comme demandé notamment par l'association de consommateurs UFC Que Choisir. Autrement dit, il devrait continuer d'augmenter et peser davantage sur le portefeuille des ménages.

En effet, le gouvernement continue de sortir progressivement du bouclier tarifaire qu'il a mis en place fin 2021, alors que les prix sur le marché de gros ont connu une nette détente ces derniers mois après la flambée historique de 2022.

« J'ai toujours indiqué que nous devions sortir collectivement des boucliers énergétiques, nous avons tous collectivement dépensé plus de 40 milliards d'euros pour payer la facture de gaz et la facture d'électricité des Français pendant la crise inflationniste, aucun autre pays n'a fait ça », a rappelé Bruno Le Maire.

Et la sortie de ce bouclier passe dès lors par la revalorisation du tarif réglementé dès février 2024. Pour rappel, le tarif réglementé de l'électricité, dont bénéficient la majorité des foyers, est revu deux fois par an, le 1er février et le 1er août. Il a déjà été rehaussé de 4% en février 2022, puis de 15% et 10% en février et août 2023.

Le Ministre a néanmoins réaffirmé que l'augmentation du prix début février ne dépasserait pas 10% par rapport au niveau d'août de l'année dernière.

« Nous allons discuter avec le Premier ministre et le président de la République du chiffre définitif qui sera retenu, mais je répète ce que j'ai toujours dit, c'est que je tiens parole : il n'y aura pas d'augmentation du prix de l'électricité de plus de 10% dans les jours qui viennent », a déclaré le ministre de l'Economie lors d'un déplacement à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord).

D'autres hausses devraient cependant suivre, au moins jusqu'en 2026. Pour lui, il est « trop facile de laisser entendre qu'on peut dépenser des milliards et des milliards d'euros » alors qu'il y a « des besoins sur l'hôpital, sur l'école et sur les services publics ».

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Retour de taxes

Même si les prix de l'électricité diminuent et que la hausse du tarif réglementé est contenue, la facture n'est d'autant pas près de diminuer, car cette année voit revenir une taxe : la TICFE, c'est-à-dire la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (ou accise). L'exécutif a déjà presque doublé depuis le 1er janvier l'accise sur le gaz - la taxe payée par les fournisseurs de gaz naturel -, ce qui devrait faire grimper la facture pour les abonnés au gaz à prix fixe, soit la moitié des abonnés environ. Il compte désormais relever la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité qui est actuellement de 1 euro le mégawattheure (MWh). Avant la crise, celle-ci était de 22,5 euros.

Une mesure jugée cependant contre-productive : « Beaucoup d'experts dont je suis estiment qu'un relèvement de l'accise sur le tarif de l'électricité serait une grave erreur au moment où l'on incite les gens à électrifier leurs usages pour le chauffage ou les véhicules », avait estimé fin décembre l'analyste spécialisé dans l'énergie, Nicolas Goldberg, du cabinet Colombus Consulting. « Ce serait une erreur de la relever au niveau précédent, car depuis deux ans, en 2022 et 2023, les tarifs de l'électricité ont augmenté en moyenne de 30% en France, ce qui est du jamais vu. Le message envoyé par le gouvernement serait catastrophique », avait-il ajouté.

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Pas d'augmentation à « deux chiffres » pour les factures

En décembre, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher avait cependant assuré qu'il n'y aura pas d'augmentation à « deux chiffres » des factures d'électricité. Elle vantait alors les mérites de la réforme du marché européen de l'électricité. Le 17 octobre, les Vingt-Sept se sont, en effet, entendus sur cette réforme, sur fond d'âpres pourparlers entre Paris et Berlin sur le nucléaire. Après l'envolée des prix l'an dernier, cette réforme entend ainsi faire baisser les factures des ménages et entreprises avec l'essor de contrats de long terme d'achat d'électricité décarbonée, qui permettent de lisser sur la durée l'impact indirect de la volatilité des cours du gaz.

La ministre a également mis en avant la réorganisation du système de régulation en France. En effet, EDF et le gouvernement français ont trouvé le 14 novembre un accord fixant le prix de référence de l'électricité nucléaire vendue par l'opérateur historique à 70 euros le MWh à partir de 2026.

(Avec AFP)

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Commentaires 11
à écrit le 16/01/2024 à 10:01
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"Il a déjà été rehaussé de 4% en février 2022, puis de 15% et 10% en février et août 2023." Pour résumer ,avec les 10% annoncé en février 2024 , cela fera près de 40% en deux ans.

le 03/02/2024 à 19:14
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On dépasse déjà ! en effet , si on augmente de 4% puis 15% les 15% ne vont pas s'additionner au 4% ! ce sera 15% sur les 4% déjà fait et ainsi de suite ! ce qui fait que depuis 2020 le prix de l'électricité a augmenté de 63% !! exemple : les Français...

à écrit le 16/01/2024 à 9:31
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Ce n'est pas demain la veille du jour où j'achèterai une voiture électrique

à écrit le 16/01/2024 à 9:07
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Une hausse uniquement de taxes, la mastère première n'augmente pas voir baisse, le cout du carburant et de l'électricité dans beaucoup de pays du sud est à des niveaux dérisoires

à écrit le 16/01/2024 à 8:07
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Il faut bien constater que le gouvernement, ne reculant devant rien et étant sans doute peu soucieux du mécontentement que cette augmentation de 10% va créer, a décidé de fixer au 1er février, c’est-à-dire en plein hiver au moment où l’on a le plus b...

à écrit le 16/01/2024 à 4:30
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Les francais vont-ils avaler cette couleuvre ? lemaire menteur patente qui ne sait rien, meme pas la S d'un ha. Mais il ecrit des romans parait-il ?

à écrit le 15/01/2024 à 21:47
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Il me gonfle l'Inflation, le Le Maire!

à écrit le 15/01/2024 à 21:29
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l'etat manipule les cours, rachete gratuit, puis change les regles, et personne ne fait de proces pour manipulation de cours et delit d'initie? faut pas stigmatiser cosse, royal duflot et lemaire, c'est ca? ahhhh, le bon capitalisme d'extreme ultra g...

à écrit le 15/01/2024 à 20:47
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C'est une bonne mesure, a la fois pour l'economie, et pour l'ecologie. Les services doivent être payes a leur vrai prix, et non pas a un prix subventionne par le contribuable. La facture des gens qui se chauffent a l'electricite n'a pas pour vocation...

le 16/01/2024 à 10:14
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Charlie est un bon élève; pas trés fufutte dans la réflexion et l'analyse mais bon élève.

à écrit le 15/01/2024 à 17:53
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Si nos dirigeants avaient diminué les dépenses publiques, cette hausse du prix de l'électricité auraient été financés par ces baisses. GG - Gouvernement glouton.

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