Energie : comment réduire la facture du chauffage ?

Selon une enquête dévoilée par « La Tribune Dimanche », 57 % des Français redoutent une hausse des coûts cet hiver.
Illustration représentant l'augmentation du coût de l'énergie pour les ménages.
Illustration représentant l'augmentation du coût de l'énergie pour les ménages. (Crédits : DORIANO STROLOGO)

Après le choc du 1er Août 2023, marqué par une hausse de 10 % du tarif régulé de l'électricité, qui se traduit par une augmentation de la facture moyenne en France de 160 euros (de 1 640 à 1 800 euros), le consommateur craint de ne pas pouvoir maîtriser sa consommation dans les mois à venir, alors qu'un foyer sur trois est équipé d'un chauffage électrique. C'est l'une des révélations principales de l'enquête effectuée par Odoxa (les 4 et 5 octobre 2023 sur un échantillon représentatif de 1 005 personnes) pour Voltalis, une PME française fondée en 2006.

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Spécialiste de la « flexibilité électrique », l'entreprise, qui emploie 300 salariés et a réalisé un chiffre d'affaires de près de 20 millions d'euros en 2022, a développé un système intelligent de pilotage du chauffage électrique grâce à un thermostat connecté. Elle revendique 1 million de radiateurs équipés, dans près de 200 000 logements partout en France. Et espère l'installer dans 400 000 habitations. « Le thermostat apparaît comme une solution assez basique, dit Mathieu Bineau, le PDG de Voltalis, qui a bataillé ferme pour défendre son système auprès d'EDF et de RTE, entre autres. Et pourtant, seulement 10 % des Français en bénéficient aujourd'hui. »

Un paradoxe car, selon ce sondage, 55 % des personnes interrogées pensent qu'elles ne disposent pas d'« un système de chauffage optimal ». La charge financière vient sans surprise en tête des préoccupations : 23 % des sondés estiment qu'ils sont bien chauffés, mais que cela coûte trop cher. Tandis que 13 % admettent rencontrer des difficultés pour maintenir leur logement à une température agréable, et que 19 % souffrent à la fois de l'inconfort thermique et de coûts élevés. « Le poids de l'inflation et de la hausse des coûts de l'énergie se ressent très fortement dans les réponses, souligne Céline Bracq, directrice générale d'Odoxa. Le chauffage est identifié par les sondés comme le poste de dépense qui leur coûtera le plus cher. Ils affirment faire des efforts pour réduire leur consommation, et donc leur facture. Mais ils reconnaissent aussi que ces efforts sont vains. »

Frustration et déception

L'une des explications réside dans les méthodes adoptées : 79 % des personnes interrogées ont en effet recours à des « actions manuelles » pour diminuer ou arrêter le chauffage la nuit, ou lorsqu'elles sont absentes de leur logement. Des gestes malheureusement sans grand effet sur la facture. Alors que 75 % des personnes les plus modestes (moins de 1 500 euros de revenus mensuels) ont peur d'avoir du mal à l'acquitter. Un pourcentage qui baisse à 39 % chez les plus aisés (3 500 euros de revenus mensuels), soit quand même quatre personnes sur dix.

« Une proportion croissante de Français souhaite baisser sa consommation d'électricité, pour des raisons financières, mais aussi pour des motifs écologiques et la volonté de préserver un bon fonctionnement du réseau, détaille le patron de Voltalis. Les priorités sont donc bien assimilées mais, face à un résultat perçu comme inefficace, frustration et déception dominent. » Selon le dirigeant, cette enquête met en lumière un besoin accru de pédagogie, non plus uniquement concentré sur les problèmes, mais également sur les solutions. Car baisser sa consommation d'énergie reste une démarche compliquée pour les Français : ils sont 64 % à penser que cela implique d'investir pour disposer des bons équipements. Et 70 % d'entre eux jugent que leurs moyens financiers actuels les en empêchent.

Avantage du système proposé par Voltalis ? Il est payé par RTE, le gestionnaire du réseau électrique national, ce qui le rend gratuit pour le consommateur. Et facile à utiliser : « Notre boîtier fonctionne sur tous types de radiateurs et avec une appli », explique Mathieu Bineau. Si l'entreprise a équipé l'an dernier davantage de radiateurs que l'ensemble des acteurs du secteur, son patron souligne que la gratuité du dispositif ne suffit pas : « Les Français sont motivés, mais ils ont besoin de conseils. »

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