La banque Barclays cesse de financer les hydrocarbures, encore « insuffisant » pour les ONG

La banque britannique Barclays a annoncé ce vendredi cesser de « financer directement les nouveaux projets pétroliers et gaziers des clients du secteur de l'énergie. » Un engagement aussitôt dénoncé comme insuffisant par plusieurs ONG, car il ne coupe pas les financements aux clients existants.
La banque britannique dit vouloir « se concentrer sur les clients activement engagés dans la transition énergétique »
La banque britannique dit vouloir « se concentrer sur les clients activement engagés dans la transition énergétique » (Crédits : Stefan Wermuth)

Barclays montre patte verte. La banque britannique a annoncé ce vendredi cesser de « financer directement les nouveaux projets pétroliers et gaziers des clients du secteur de l'énergie ». Cette annonce s'inscrit dans le cadre d'une « déclaration révisée sur le changement climatique pour faire progresser sa stratégie » en la matière, a précisé la banque dans un communiqué, disant vouloir « se concentrer sur les clients activement engagés dans la transition énergétique ».

Concrètement, la banque, importante source de financement pour les énergies fossiles, ne fournira « aucun financement de projet, ni aucun autre financement direct aux clients du secteur de l'énergie, pour les projets d'expansion de production pétrolière et gazière ou les infrastructures connexes ». Plus largement, Barclays annonce des « restrictions » pour ses clients engagés dans une expansion dans les hydrocarbures et dit aussi « attendre des clients du secteur de l'énergie qu'ils élaborent des plans de transition ou des stratégies de décarbonation d'ici janvier 2025 ».

« La banque passe à côté de l'urgence première » (Reclaim France)

La banque fixe encore des exigences pour ses clients du secteur, comme celui d'avoir des objectifs de réduction des émissions de méthane pour 2030 et « des objectifs de neutralité carbone de court terme d'ici 2026 » pour les émissions directes et opérationnelles (scope 1 et 2 des bilans carbone).

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Pas de quoi enthousiasmer les ONG : « La nouvelle politique de Barclays contient des éléments pertinents, notamment concernant la réduction des fuites de méthane ou l'adoption de "plans de transition" à 2025 », a réagi Lucie Pinson, directrice de l'ONG Reclaim Finance, dans une déclaration reçue par l'AFP. Mais alors que les restrictions s'appliquent aux nouveaux projets, « la banque britannique passe une fois de plus à côté de l'urgence première : stopper l'expansion pétrolière et gazière » et « continuera de financer les entreprises diversifiées du secteur dès lors qu'elles sont déjà clientes », poursuit-elle.

« Barclays ne parvient pas à se placer en véritable chef de file avec cette nouvelle politique énergétique » car celle-ci « laisse la porte grande ouverte pour continuer à financer des milliards à Shell, Exxon et TotalEnergies », abonde dans un communiqué Joanna Warrington, de l'ONG Fossil Free London.

Un mouvement enclenché par d'autres banques européennes

L'annonce de Barclays, premier financier européen des énergies fossiles selon Reclaim Finance, s'inscrit dans la ligne d'annonces similaires d'autres banques européennes. Ainsi, mi-janvier, le Crédit Agricole s'était engagé à ne plus financer de nouveau projet d'extraction d'énergies fossiles et à réduire de 75% le CO2 émis par les projets financés sur le pétrole et le gaz d'ici 2030, au lendemain de l'accord trouvé par la COP28 à Dubaï. BNP Paribas a annoncé le 23 novembre qu'elle ne financerait plus le charbon métallurgique (destiné essentiellement à la sidérurgie) qu'elle finançait encore jusqu'alors, tandis qu'elle avait déjà arrêté le financement du charbon thermique. Société Générale en plus des engagements pris en septembre, ajoutait un volet sur la décarbonation du secteur de l'immobilier commercial.

« D'après les déclarations des banques elles-mêmes et les objectifs qu'elles se fixent, il n'est pas clair si elles fournissent réellement le financement nécessaire à la transition », affirmait déjà fin novembre dans un communiqué Xavier Lerin, directeur de recherche pour ShareAction. « De nombreuses banques ont également inclus des activités de production d'énergie à forte intensité de carbone » au titre de financements verts, « telles que l'extraction de gaz naturel (Crédit Agricole) et certaines formes de biomasse pour la production d'électricité (Deutsche Bank) », relevait encore l'ONG britannique.

Le Crédit Agricole a alors répondu auprès de l'AFP être « pleinement engagé dans le financement d'un avenir énergétique vert et s'efforce d'être totalement transparent et clair dans sa communication », expliquant notamment avoir organisé plusieurs présentations publiques de sa stratégie. Autres problèmes relevés par l'étude de ShareAction, seules 35% des banques étudiées mesurent l'impact réel de leur financement et un pourcentage encore plus faible précise si les financements concernent de nouveaux actifs ou des projets existants.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 09/02/2024 à 15:40
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que toutes ces ONG soient en arriere main pilotees par la Chine ou la Russie ne serait pas etonnant!!!!! quoi de mieux qu'un bon gauchiste indigne ( qui envoie des pots de soupe a la joconde, intelligence oblige) pour faire vendre a vil prix des ass...

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