Ils font pousser du coton dans le Gers

Après avoir concentré ses efforts sur la production de plusieurs milliers de tee-shirts et polos, avec son coton gersois, la marque Jean Fil revoit ses plans. La société familiale a décidé de devenir uniquement un producteur de coton, en misant sur la qualité de sa culture, pour la revendre à des acteurs français du textile. Découverte dans le Gers, à Montréal-du-Gers.
La marque Jean Fil a été la première à lancer une production de coton en France, pour façonner ses tee-shirts.
La marque Jean Fil a été la première à lancer une production de coton en France, pour façonner ses tee-shirts. (Crédits : © jean.fil.coton/instagram)

Depuis le début de l'aventure en 2016, ce sont plusieurs milliers de tee-shirts et polos qui ont été écoulés par la marque Jean Fil. La particularité ? Leur matière première n'est autre qu'un coton produit en France, dans le Gers, à Montréal-du-Gers. Autrement dit, un cas unique dans le pays jusqu'à il y a encore peu, le coton étant majoritairement produit en Chine, en Inde, en Espagne ou en Grèce pour ne citer que ces exemples. « Nous avions quatre hectares en production en 2023, nous en aurons sept en 2024 et si tout va bien, nous comptons encore augmenter en 2025 », expose Yohan De Wit.

Avec ses deux beaux-frères, Médéric et Samuel Cardeillac, agriculteurs comme lui, il est parvenus à trouver des transformateurs en France pour confectionner leur gamme textile. La filature est faite dans les Vosges, le tricotage et la teinture sont réalisés à Troyes et la confection se fait à Mont-de-Marsan. Seulement, Jean Fil et ses trois fondateurs viennent de décider d'un virage important. « Nous allons nous recentrer sur la production de coton, confie Yohan De Wit. Nous nous laissons douze voire dix-huit mois pour écouler notre stock de vêtements, avant de nous concentrer uniquement sur notre cœur de métier, l'agriculture. » La petite entreprise familiale gersoise vient ainsi de nouer deux partenariats afin de trouver une voie de valorisation pour son coton français.

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La volonté de fournir uniquement des entreprises françaises

Si l'un est confidentiel, l'autre concerne l'Atelier Tuffery, qui produit des jeans français depuis la Lozère. « Pendant plusieurs années, nous avons mené des tests agronomiques pour arriver à un coton de très grande qualité, détaille Yohan De Wit. Beaucoup de grandes marques nous ont contactés pour être approvisionnées en fibre de coton. Notre volonté est de fournir uniquement des entreprises françaises. Nous allons aussi distribuer la graine de coton, qui détient une huile de très grande qualité et qui sera revalorisée dans la cosmétique. » Dans un contexte de pression sur la profession agricole liée particulièrement aux normes environnementales, Jean Fil a fait le choix d'entretenir ses cultures sans produits chimiques et sans système d'irrigation.

Au contraire, la TPE a décidé d'investir dans une nouvelle égreneuse et une autre machine pour tenter d'automatiser en partie le désherbage. Les trois agriculteurs espèrent ainsi produire une à deux tonnes de fibres de coton en 2024, avec à terme le souhait de produire à nouveau certaines pièces textiles. « Nous venons de confectionner des tabliers pour le domaine Uby dans le Gers et nous avons pris beaucoup de plaisir, car c'est beaucoup plus simple à faire qu'un teeshirt », témoigne l'agriculteur. Le trio envisage ainsi de démarcher les cuisines des restaurateurs pour proposer un tablier made in Gers.

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