📺 Chacun fait le pont à sa manière. LCI, mardi, 14 h 44. La tranche d'info du midi (débats/reportages/débats) couvre la guerre en Ukraine. Voici un reportage sur le pont de Kertch, également appelé « pont Poutine » ou « pont de Crimée », qui relie le continent russe à la Crimée. L'envoyée spéciale met admirablement en lumière les destructions subies, les menaces ukrainiennes persistantes, et l'enjeu stratégique et symbolique de ces 18 kilomètres construits au-dessus de l'eau.

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Fin du sujet. Retour sur les consultants en plateau. Le général Michel Yakovleff, ancien vice-chef d'État-major de l'Otan, susurre : « Très bon, ce reportage. »

Le présentateur Christophe Moulin rebondit : « Très bon reportage, merci beaucoup, général. »

Sa consœur Anne Seften : « On remercie Nancy Reys, oui. »

Christophe Moulin interpelle la cantonade : « Compliment bien mérité pour Nancy Reys. Vous êtes d'accord ? »

Le général : « Absolument. Tout est dit. Pas de commentaire... »

Un ange passe.

Xavier de Giacomoni, éditorialiste international de LCI, explicite ce moment de flottement : C'est le problème des trop bons reportages...

🎭 Voilà le plus sincère des compliments.

Après un reportage trop bon, les experts n'ont rien à ajouter. Comprenez : difficile pour eux de déblatérer en corrigeant les lacunes du reportage. Et il faut tenir jusqu'à 15 heures...

⚽ Le soir même, une autre confrontation.

Le PSG reçoit Dortmund. Sur la chaîne L'Équipe, même dispositif que sur LCI : le présentateur et des spécialistes. Comme en Ukraine, c'est mal embarqué : 0-0 à la mi-temps. Olivier Ménard demande à ses experts quel remplaçant faire entrer sur le terrain.

Le jeune consultant Bertrand Latour s'enflamme : « Zaïre-Emery. En début de saison, j'ai jamais vu un milieu de terrain de ce niveau-là. Franchement, je trouve que le PSG peut dominer cette rencontre. Honnêtement ! Avec la qualité technique de ce mec-là ! Le mec, il a 18 ans... »

La journaliste Mélisande Gomez, goguenarde : « Il fait des bons matchs ou pas ? »

Latour, sûr de lui : « Il fait des très bons matchs ! »

Mélisande Gomez : « Ouais. C'est comme toi quand tu es arrivé dans le PAF, on a dit : c'est un génie du PAF ! Finalement on s'est lassés... »

Rires sur le plateau.

Vous connaissez le proverbe : on n'est jamais trahi que par les siens.

😭 Pour info, le PSG a été éliminé par Dortmund (défaite 1-0). Mais la victoire rend-elle forcément heureux ?

👩‍🏫 Jusqu'ici, tout va (bien) mal. C'est le titre du livre publié cette semaine par Louise Aubery, entrepreneuse et influenceuse de 26 ans, suivie par plus de 1 million de personnes sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de @MyBetterSelf, traduisez : la meilleure partie de moi-même. Le meilleur ? Elle en est revenue. Et pas qu'un peu. Après avoir délivré urbi et orbi des conseils de réussite, elle avoue : « Je ne crois plus au bonheur », à la suite d'une dépression où elle a « touché le fond », avec des envies de suicide. Le sous-titre du bouquin est éloquent : Pourquoi la quête du bonheur ne nous rend pas heureux. Illustration au détour d'une phrase chapitre 7 : « Plus je cherche à être riche, plus j'ai conscience de mon manque de richesse. » Et l'amour ? Où le (re)trouver ?

🥂Paris Match consacre pas moins de huit pages - photos intimes et texte au cordeau - au mariage de Renaud, « éternel romantique ». Le chanteur revient de loin : « L'amour vient cueillir le désespéré au fond de son enfer. Pour le sourire de Cerise, le chanteur qu'on disait au bout du rouleau affronte ses démons. »

💒C'est comme si nous étions sur place.

Avec tous les détails. À la mairie du 14e, « il est arrivé en avance, et en taxi ». Puis vient le mariage religieux « au temple protestant de Port Royal, dans le 13 e , [où] Renaud et Cerise ont fait appel au pasteur Philipoussi ». À la suite de quoi, direction « le domaine des Fontenelles, près de Montfort-l'Amaury ».

🎤Ce ne sont que plaisirs pour les invités, et précisions pour les lecteurs : « Tard dans la nuit, Jean-Pierre Bucolo, Vianney, Gauvain Sers, Pierrot et Bloodi ont revisité Laisse béton en l'honneur des mariés. » Ultime précision : « Renaud dansera et chantera avec ses invités jusqu›aux premières lueurs du jour. »

🏘️Auparavant, Renaud a acheté une « maison "de toutes les couleurs" à Trentemoult, non loin de Nantes, dont Cerise est originaire. Il s'éloigne de son domaine de L'Isle-sur-la-Sorgue, et, surtout, de son bistrot préféré, Le Quai du Bouchon, devenu lieu d'errance et de perdition. »

📋Factuel impressionnant. L'hebdo a accumulé les renseignements, jusqu'au nom du prêtre, jusqu'au troquet du village. Oui mais. Il manque une information, triviale mais essentielle, la question que le lecteur se pose forcément à la lecture de l'article : au dîner, y avait quoi à boire ?

🍷De l'eau ? Du vin ? Autre chose ? Renaud a-t-il pris un verre ? Plusieurs ?

🤔Et là : mystère. Silence radio. Plus de son, plus d'image. Black-out journalistique entre la cérémonie et le petit matin. Pas même une allusion.

Il n'y a que deux options. Oui ou non.

1/ Le journaliste ne sait pas si Renaud a bu. Mais pour quelle raison ?

2/ Le journaliste sait si Renaud a bu, toutefois il a préféré ne pas l'écrire. Mais pour quelle raison ?

🍾Étrange disparition ontologique : l'alcool qui imprègne en creux tout l'événement et le portrait de la star s'est évaporé avec la fête. L'info a fait le pont.