Nos critiques cinéma de la semaine

« Agre, une famille indienne », de Kanu Behl, « Et plus si affinités», d'Olivier Ducray et Wilfried Méance : découvrez nos critiques cinéma de la semaine.
Extrait du film Agra
Extrait du film "Agra" (Crédits : © LTD / Les Films de l'Atalante)

Une famille indienne sur les nerfs (3⭐/4)

Remarqué en 2014 à Cannes avec Titli, époustouflant premier long-métrage sur les basses œuvres d'un gang criminel à New Delhi, Kanu Behl ausculte dans ce nouvel opus le malaise et l'agressivité qui rôdent au sein d'une famille indienne ordinaire aujourd'hui. D'une intensité dramatique rare et captivant de bout en bout, Agra, une famille indienne suit ainsi les mésaventures de Guru, un jeune homme hanté par sa frustration sexuelle. Tel un écureuil en cage, l'aliéné vit avec sa mère au rez-de-chaussée de la maison où, à l'étage, son père et sa belle-mère règnent en seigneurs... Assailli de visions, voilà qu'il pète les plombs devant ses proches, bien embarrassés ! Sans merci, sans répit, les personnages nous embarquent dès lors dans le tourbillon de leurs disputes dantesques, avivées par des rapports complexes, tordus, irrésolus.

Le sort commun de nombreuses familles indiennes, contraintes de partager vaille que vaille des espaces domestiques réduits, inspire ici le tableau sans concession d'une communauté rongée par ses non-dits. « Une société fermée sur elle-même, estime Kanu Behl. Nous sommes censés être le pays du Kamasutra, mais cela a été oublié depuis longtemps. » Soutenu par des acteurs aussi étonnants que détonants, son scénario a le bon goût de surprendre : en fin de course, non seulement il donne sa « chance » au pauvre Guru, que l'on croyait perdu, mais aussi à sa famille tout entière qui, bien que sur les nerfs, ne perd jamais de vue son obsession première : améliorer son espace de vie irrémédiablement partagé. De quoi tricoter, au final, une fable marquante, audacieuse, sous tension, et capable d'ironie dans le désespoir. (Alexis Campion)

Agra, une famille indienne, de Kanu Behl, avec Mohit Agarwal, Vibha Chibber, Priyanka Bose, Rahul Roy. 1h52. Sortie mercredi.

Amants sur canapé (3⭐/4)

Un appartement baigné par la lumière d'une fin de journée ensoleillée et un gigot de sept heures mijotant au four : tous les ingrédients sont réunis pour que Sophie et Xavier, ensemble depuis vingt-cinq ans, passent une délicieuse soirée. Le hic ? Sophie a invité Adèle et Alban à dîner, leurs voisins du dessus très amoureux et qui ne manquent pas de le faire entendre à tout l'immeuble, ce qui a le don d'agacer Xavier. L'arrivée du jeune couple aux mœurs débridées transforme le logement en cocotte-minute prête à exploser. Un huis clos au rythme effréné, dont on se délecte de bout en bout. Adapté du film espagnol Sentimental, Et plus si affinités réussit là où son homologue ibérique péchait, injectant sincérité et émotion à des dialogues ciselés et relevant le tout en poussant encore plus les curseurs de la comédie. En résulte un film évocateur dont les notes de vaudeville ne versent jamais dans le potache, savoureux mélange entre Carnage et Le Prénom, le tout servi par un casting au diapason. Un régal ! (Mathilde Fontaine)

Et plus si affinités, d'Olivier Ducray et Wilfried Méance, avec Isabelle Carré, Bernard Campan, Pablo Pauly et Julia Faure. 1h17. Sortie mercredi.

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