« Juliette au printemps » : Tendre Famille 3,5 ⭐ / 4

Juliette, trentenaire en dépression (Izïa Higelin, délicate et fragile), retourne chez ses parents quelques jours. Entre un père pudique et nostalgique (impeccable Jean-Pierre Darroussin), une mère loufoque qui s'éclate sur tous les plans (Noémie Lvovsky, jubilatoire), une sœur qui fait comme elle peut pour oublier sa charge mentale (très juste Sophie Guillemin) et une grand-mère qui décline joliment (touchante Liliane Rovère), elle va tenter de comprendre l'origine de son mal-être - un secret de famille ? - sous l'œil attentif de Pollux, tendre colosse qui sait attendre (attachant Salif Cissé).

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Pour son quatrième long-métrage, la réalisatrice Blandine Lenoir adapte la BD de Camille Jourdy Juliette - Les fantômes reviennent au printemps et brosse un portrait de famille tout en tendresse, avec des personnages très contrastés mais finalement en équilibre, malgré (ou plutôt grâce à) leur décalage par rapport à leur déterminisme social. Humour et drame alternent dans cette comédie gentiment déjantée et aux dialogues réjouissants qui aborde en creux des sujets sérieux comme la dépression, les non-dits familiaux et la place de chacun dans les fratries éclatées. (Charlotte Langrand)

Juliette au printemps, de Blandine Lenoir, avec Izïa Higelin, Sophie Guillemin,
Jean-Pierre Darroussin, Noémie Lvovsky, Éric Caravaca, Salif Cissé. 1 h 36. Sortie mercredi.

Paradis Paris, de Marjane Satrapi (Crédits : ©LTD / CHRISTOPHE OFFRET)

« Paradis Paris » : Petite mort 1 ⭐/ 4

Après une entrée fracassante dans le monde du cinéma d'animation avec Persepolis en 2007, Marjane Satrapi signe cette année son cinquième long-métrage de fiction : Paradis Paris. Ce premier succès fut-il à ce point paralysant pour que les films suivants n'aient jamais emporté l'adhésion ni du public ni de la critique ? Et ce nouvel opus n'échappe pas à la règle, hélas. D'entrée de jeu, le film donne le ton avec une succession de courtes scènes sans lien entre elles, sinon qu'il est question de la mort d'une manière ou d'une autre.            On suivra ainsi une galerie de personnages indépendants et de situations sans rapport les unes avec les autres. Satrapi tente de nous faire rire ou sourire, mais rien ne fonctionne vraiment dans son scénario qui manque cruellement de structure et de rythme.

Il faudra près de deux heures pour parvenir à la conclusion que mieux vaut la vie que la mort et que cette dernière peut redonner du sens à la première. Tout ça pour ça, serait-on tenté de dire alors. On aimerait ensuite pouvoir porter au crédit du film son impressionnant casting, d'André Dussollier à Ben Aldridge en passant par Rossy de Palma, Alex Lutz et Roschdy Zem notamment. Or, de ce point de vue, la transformation de Monica Bellucci en une Maria Callas du pauvre n'incite guère non plus à l'indulgence. Quant à Marjane Satrapi, elle joue son propre rôle de cinéaste à deux ou trois reprises derrière ses grosses lunettes noires et s'amuse à jouer les tyrans de plateau. Mais, là aussi, elle laisse ses spectateurs sur le bord du chemin. (Aurélien Cabrol)

Paradis Paris, de Marjane Satrapi, avec Monica Bellucci, André Dussollier, Ben Aldridge. 1h30. Sortie mercredi.