MIKA ENTRE LÂCHER-PRISE ET INTROSPECTION

Avant de retrouver son fauteuil de coach dans The Voice, Mika signe son retour avec un sixième album. De ce nouvel opus, le premier intégralement chanté en français, on connaissait déjà C'est la vie, dévoilé en septembre : un single pop et dansant dédié à sa mère et mentor, Joannie, disparue en 2021. De l'art de jouer avec les contrastes, chanter le deuil sur une musique festive. « Pour cacher mes émotions, je sais très bien faire aussi », confesse Mika dans l'une des plus belles chansons (Doucement) de ce disque conçu comme un feu d'artifice émotionnel. D'entrée de jeu, Mika annonce la couleur avec Bougez, une invitation au lâcher-prise pleine d'ironie interprétée avec Valérie Lemercier. Le chanteur aux trois octaves et demie célèbre la mémoire de Jane Birkin, l'urgence de vivre et les plaisirs clandestins (l'irrésistible Sweetie Banana). Il se montre particulièrement inspiré dans une veine plus intimiste avec les superbes Je sais que je t'aime, 30 Secondes et Passager. Un disque parfaitement équilibré entre hymnes taillés pour les dancefloors et ballades à fleur de peau. ■

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GAËTAN ROUSSEL EN BONNE COMPAGNIE

Le chanteur de Louise Attaque aime les chemins de traverse ponctués de rencontres fécondes. Éclect!que nous le rappelle en compilant douze duos enregistrés par le passé par Gaëtan Roussel avec des artistes aussi différents que Vanessa Paradis, Rachid Taha, Calogero, Alain Souchon, Hoshi, Daniel Auteuil et plus récemment Isabelle Adjani pour son album Bande originale. En bonus, le prolifique auteur-compositeur livre des chansons inédites toujours placées sous le signe de l'éclectisme et de la fraternité musicale. Chanson folk avec Adeline Lovo (Crois-moi !), pop matinée de funk avec Lucky Love (Le Plus Jeune sur la terre), inspiration afro-reggae avec le rappeur Soprano (Ma totalité). On retrouve la signature de Gaëtan Roussel : mélodies subtiles et accrocheuses à la fois ; textes faussement naïfs habités d'une profonde humanité mêlant l'intime et le politique... Parmi les belles réussites, On ne pleure pas dans l'eau avec Matthieu Chedid et une Promenade nocturne avec Bertrand Belin, sous l'ombre tutélaire d'Alain Bashung. Autre belle surprise, La Beauté (d'être à part), avec Louane, portée par des rivières de cordes au souffle cinématographique. ■