Gastronomie : les cinq clés du succès de la cuisine coréenne

Tendance, le pays du Matin calme ? Sa gastronomie surtout... qui depuis quelque temps suscite un véritable engouement.
Sélection de plats coréens
Sélection de plats coréens (Crédits : © SHUTTERSTOCK/TATJANA)

De partout des adresses (plus de deux cents à Paris) alors que jusqu'alors la cuisine coréenne popotait paisiblement dans l'indifférence générale. Il faut dire que devant la volubilité de la cuisine italienne, la faconde de la cuisine bistrotière, la générosité des couscous, l'allégresse des kebabs, des burgers, la paix benoîte des galettes complètes, il n'y avait guère de place pour une cuisine que l'on réduisait au kimchi. Du chou fermenté ? On repassera. Alors pourquoi ce succès aux limites de l'irrationnel alors que d'autres cuisines nous parlent tout autant, à l'instar de la cuisine vietnamienne, toujours à poireauter alors qu'elle devrait irradier. Nous y reviendrons. Mais la cuisine coréenne s'est installée comme dans les années 1980 la cuisine chinoise, la cuisine thaïe en 1990, puis la cuisine japonaise dans les années 2000.

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1. C'est sans doute dans l'immense succès de la K-pop qu'il faut lire cette entrée spectaculaire. La K-pop, ce n'est pas de la pop savonnée redistillant des airs déjà entendus. C'est bien mieux que cela. C'est une philosophie de vie autocentrée selon la doxa du Love Myself, le tube planétaire du groupe BTS (Bangtan Boys). Cette chanson soutenue par l'Unicef prône l'estime de soi.

2. Elle aboutit à une globalisation de l'esthétique. En plongeant le nez dans un bouillon de ramen coréennes, fussent-elles d'origine chinoise, on rejoint ce capitalisme de l'entertainment. Nous voici, nimbés de buée, partis rejoindre une bulle culturelle. Celle-ci s'appuie non seulement sur les musiques, les films (comme Parasite, de Bong Joon-ho), les séries coréennes (la sidérante Squid Game), mais aussi sur une esthétique, des produits de beauté (les crèmes coréennes sont en la matière les championnes du monde) et se poursuivant dans des concept stores travaillant la transversalité. En un claquement de SMS, une communauté tressaille.

3. La cuisine coréenne est une cuisine médicinale. Elle pense à notre santé avec beaucoup d'herbes, d'ail, de légumes. Se nourrir en Corée s'appuie sur quelques règles dont celles des couleurs traditionnelles (blanc, noir, jaune, rouge et bleu), l'harmonie entre le yin et le yang aboutissant à des classifications millénaires très efficaces de régimes alimentaires penchant en fonction des tempéraments...

4. La tendance à la fermentation. La Corée bénéficie d'un climat tempéré froid favorisant la culture des légumes et des plantes médicinales, mais également la conservation comme la fermentation, idéale pour la santé en décuplant la qualité des aliments riches en probiotiques.

5. Parmi les spécialités immanquables de cette cuisine, voici le kimchi, qui se compose de radis, de chou chinois, de piment en poudre, d'ail et de gingembre. Tous les ingrédients sont mélangés dans une jarre puis on les laisse fermenter. Mais le grand succès revient au bibimbap (bibim = mélange et bap = riz), qui est un mélange de riz avec de la viande, des légumes sautés et un œuf.

À PARIS

Jong-no Samgyetang

On y sert ici l'irrésistible coquelet farci de riz gluant accompagné d'un bouillon à base de ginseng, jujube, châtaigne, sésame et amandes. 23, boulevard de Port-Royal (13e). Tél. : 09 83 70 66 02. 20 euros.

Oma

La cuisine de la cheffe Oma met une passerelle entre Paris et Séoul. Château des Fleurs, 19, rue Vernet (8e). Tél. : 01 47 20 41 73. 50 euros.

À LYON

Matzip

Réputé pour son bulgogi, bœuf mariné et grillé avec champignons et vermicelle. 12, rue Longue (1er). Tél. : 09 73 89 48 37. 20 euros.

Sinabro

Un des meilleurs bibimbaps de la ville, avec en dessert le hotteok, crêpe fourrée au sucre roux. 126, rue de Sèze (6e). Tél. : 04 78 52 74 34. 25 euros.

À NANTES

Bibimbox

Au menu, barbecue coréen, bibimbap, mandus (raviolis coréens fourrés aux légumes). 2, rue Menou (44). Tél. : 02 51 82 33 65. 25 euros.

À STRASBOURG

Kimga

À la carte, bulgogi (bœuf mariné et grillé façon barbecue), japché (nouilles et patates douces sautées), et le classique bibimbap bœuf ou tofu. 41, route d'Oberhausbergen, Cronenbourg (67). Tél. : 03 67 99 69 74. 25 euros.

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