La semaine de Philippe Vandel- « Quand ça veut pas »

Notre chroniqueur explore le monde médiatique tel qu’il va… ou pas.
(Crédits : ELENA SCHWEITZER/ PASCAL LAFAY/IG @SIRIPRICE/ FREDERIC PASQUINI/ACORNTV)

« Ces restaurants pour ceux qui n'aiment pas manger. »

 J'ai découvert ce titre la semaine dernière dans La Tribune Dimanche (très bon journal au demeurant). Notre emblématique critique gastronomique François Simon décortique « cette nouvelle tendance très parisienne : il existe des restaurants qui sont faits pour ceux qui n'aiment pas manger ».

Mais dans quel but alors ? Pour la vue, pour se montrer, pour côtoyer des célébrités, pour flamber sur les réseaux sociaux. Avec une addition « cinglante ». Comment définir cette clientèle ?

François Simon : « Ces enfants gâtés de la vie ont une fixette : garder un corps affûté et présentable. D'où, grosso modo, une sainte horreur de la bouffe, la nourriture est l'ennemie. On se fait vomir aux toilettes, on s'échange les secrets de la mini-diète. »

Des restaus si t'as pas faim ; pourquoi pas des boucheries pour végétariens ? Euh, on me signale que ça existe.

En 1983 dans un essai chez Gallimard, le sociologue Gilles Lipovetsky avait prophétisé « l'ère du vide ». Quarante ans plus tard, on en est là.

La Ligue de football professionnelle (LFP)

... vise le milliard d'euros avec l'attribution des droits de la Ligue 1. Pour 2024-2029, elle a ciblé 800 millions par saison (un premier lot de 530 millions pour les deux plus belles affiches de chaque semaine, et 270 millions pour six autres matchs, etc.). Résultat : nul ! Canal+ et Amazon n'ont même pas fait d'offre. Ni beIN Sports, ni DAZN, le « Netflix du sport ». Aucun des cinq lots n'a été attribué aux enchères mardi. Bref : la LFP espérait le milliard, elle a eu zéro franc (oui, je sais, mais quand t'as zéro, pas la peine de convertir).

Ah le foot, si mercantile

... tandis que le rugby est pur ! Ainsi donc, le XV de France a perdu contre l'Afrique du Sud. D'un petit point. L'arbitre n'a pas vu les fautes des Springboks que tout le monde a vues. Vous connaissez son vrai métier dans le civil ?

C'est Jean-Michel Aphatie

... qui balance dans Quotidien (TMC). Il brandit sa photo : « Il est bigleux, il s'appelle Ben O'Keeffe. Il est néo-zélandais, ophtalmologiste. Et bigleux. Faut le faire ! »

Les JO de Paris approchent

L'immobilier en est aux finitions, les athlètes débarquent au village olympique du 26 juillet au 11 août. En pleine canicule ? Certaines délégations ont menacé de bouder le village, prévu pour accueillir 15 000 athlètes et accompagnants.

Car la mairie de Paris a fait le choix d'immeubles sans climatisation. L'architecture dite « bioclimatique » prend en compte « la course du soleil ou les vents pour atténuer les effets îlots de chaleur ». Le constructeur a garanti des chambres avec 6 degrés de moins que dehors. C'est bien. En cas de fournaise, c'est rien.

Le 7 février, Franceinfo interrogeait Anne Hidalgo :

« Les athlètes auront-ils le droit de louer des climatiseurs mobiles pendant les jeux ? »

Hidalgo rabroue ces ignares :

« Mais non, enfin ! Bien sûr que non ! Enfin, voilà. [sic] Et il n'y en aura pas besoin, parce que la climatisation naturelle, vous savez, ça fonctionne très, très bien... »

Tellement bien que l'info est tombée il y a quelques jours sur RMC

« Il n'y aura pas de climatisation au village olympique des JO de Paris 2024, mais des "unités individuelles de refroidissement". »

C'est quoi ? Schématiquement : des machins électriques qui soufflent de l'air froid et qui rejettent de l'air chaud. Rien à voir avec la clim' ;-).

Au fait, où ira l'air chaud ? Comme il faut laisser les fenêtres fermées, il sera expédié dans les couloirs, ce qui réchauffera l'immeuble lui-même, et les chambres des autres athlètes. Qui n'auront plus qu'à installer une unité individuelle de refroidissement pour refroidir le sirocco du collègue. La délégation française en a déjà commandé une centaine, à 300 euros pièce.

L'hiver en été, on y est presque

Le site professionnel CBO Box-Office dresse le classement des films au cinéma. Cette année, c'est Super Mario Bros et Barbie qui ont rempli les salles avec respectivement 7,4 et 5,8 millions d'entrées. Lanterne rouge : L'Hiver en été, signé Laetitia Masson. Les chiffres font mal : seulement 2 469 spectateurs dans toute la France (dont 1 052 à Paris).

Même Libération - cf. lecteur bobo cœur de cible - a été refroidi

« Ce film choral de Laetitia Masson explore une apocalypse climatique alternative, mais ses lourdeurs et maladresses nous laissent de marbre. »

L'alternative, c'est un renversement de tendance : les personnages subissent un été glacé, à grelotter. Libé se les gèle :

« Les séquences s'enchaînent comme autant de lambeaux dramatiques maladroitement cousus les uns aux autres, et dont le niveau fait peine à voir. »

Toutefois, la puissance publique s'est passionnée pour cette dystopie. Sur son site officiel, la Région Île-de-France révèle avoir versé une « aide régionale » (Fonds de soutien cinéma) de 280.000 euros. Ce qui nous fait 113,40 euros d'argent public par spectateur. Cela aurait coûté moins cher de les emmener en taxi sur le tournage.

Du génial scénariste Henri Jeanson

 « Je connais beaucoup de producteurs ruinés, je n'en connais pas un seul de pauvre. »

J'oubliais, si vous ne le saviez pas : François Simon, c'est le chroniqueur gastronomique qui ne montre jamais son visage. Il va au restaurant incognito. Totalement hors sujet, le gars.

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Commentaire 1
à écrit le 22/10/2023 à 11:41
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Il n'y a qu'à Paris que le café est à 2.50 euros et le café s'il vous plait à 2 euros. Paris est une ville de répliquants qui cherchent dans leur accès facilité à la culture une légitimité.

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