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Voilà une station qui rend vraiment service. Les deux pompes à essence de Super Lasalle, installées à l'entrée du village cévenol de 1.000 habitants, sont les seuls points d'approvisionnement en carburant à 30 kilomètres à la ronde. Un service essentiel qui a pourtant failli disparaître voilà six ans quand le garagiste du village s'est vu intimer l'ordre de mettre ses installations aux normes. Un investissement de 150 000 euros qu'il n'avait pas les moyens d'assurer.
La réaction au cœur du village n'a pas tardé : une quarantaine d'habitants emmenés par Nicole Daumet, commerçante sur place, et Alain Penchinat, promoteur immobilier possédant une résidence secondaire à Lasalle, se sont associés financièrement pour monter une SARL et sauver la station-service. L'opération est financée par l'abondement au capital, une aide de la communauté de communes et un emprunt bancaire. Preuve que le risque était bien pesé, ce dernier est entièrement remboursé depuis le 1er novembre, et la station-service a trouvé son modèle économique malgré un équilibre précaire.
« Il n'y a pas de dividendes, détaille Alain Penchinat, qui gère les comptes au cordeau. La gestion n'est pas rémunérée. Pour pouvoir assurer le loyer versé au garagiste, la prestation de la salariée de la station et les investissements, nous devons réaliser une marge brute de 10 centimes par litre. »
Pas les moyens de vendre à perte
Résultat, le litre de gazole était à 1,97 euro ce jeudi, le même prix que dans la station la plus proche ! Une rareté dans le contexte actuel, où Super Lasalle a parfois été contraint de vendre à un prix dépassant celui de ses concurrents de plus de 10 centimes. Car contrairement aux géants du secteur, la station n'a pas les moyens de vendre à perte comme le permet l'État depuis un mois.
Alain Penchinat plaide pour une « loi Borne » à l'image de la loi Lang sur le prix unique du livre, instaurant « un prix d'accès quotidien unique à l'approvisionnement en carburant dans les raffineries et dépôts pour tous les acteurs, quelle que soit leur taille ». Mais aussi pour la mise en place d'un système de « péréquation entre un prix de référence national et les prix pratiqués en grande surface et les indépendants ». Ce qui mettrait une forme d'équité entre la ruralité et les milieux urbains.
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