La loi de programmation militaire en passe d'être arbitrée

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(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Les arbitrages sur la future loi de programmation militaire 2019-2025, qui détaillera les moyens alloués aux forces françaises, vont intervenir "à très court terme" avec l'objectif de bâtir "une armée d'avenir", a déclaré mardi Florence Parly.

Le texte, très attendu par les trois états-majors qui se sont efforcés chacun de peser sur les orientations de l'exécutif, notamment en matière de ressources humaines, sera présenté en conseil des ministres la première semaine de février, a-t-on précisé au ministère des Armées.

"Il ne m'appartient pas aujourd'hui de vous en dévoiler les contours, ce sont des sujets qui doivent faire l'objet d'arbitrages à très court terme", a dit la ministre des Armées lors de ses voeux à la presse.

"Elle a été bien préparée par la Revue stratégique", "dans un temps extrêmement court, mais la rapidité de l'action ne nuit pas à sa qualité", a-t-elle simplement précisé.

"Nos soldats donnent tout pour leur pays, ils s'engagent totalement. Ils méritent une armée qui corresponde à une armée d'avenir", a-t-elle estimé.

Emmanuel Macron s'exprimera à ce sujet vendredi lors de ses voeux aux armées, à Toulon (Var).

La Revue stratégique de Défense et de sécurité nationale publiée en 2017 insiste notamment sur la nécessité de garantir la soutenabilité des engagements militaires français, de conforter la dissuasion nucléaire et de préserver "un modèle d'armée complet et équilibré sur le long terme."

Le budget des armées, sous tension en raison de leurs engagements au Sahel, au Levant et dans l'opération intérieure Sentinelle, a été porté pour 2018 à 34,2 milliards d'euros de crédits, soit une hausse de 1,8 milliard par rapport à la loi de finances 2017.

"MUE" DE BARKHANE

Parmi ses priorités, le remplacement et la "régénération" des équipements (munitions, équipements individuels, rénovation des matériels...), souvent à bout de souffle, afin d'améliorer la préparation opérationnelle.

Dans une lettre au premier président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, en octobre dernier, le Premier ministre Edouard Philippe s'était engagé à "une pleine cohérence entre les objectifs capacitaires des armées et les moyens qui leurs sont alloués". Rares ont été les LPM intégralement respectées.

Les crédits d'équipement sont en hausse de près de 1,2 milliard d'euros à 18,5 milliards d'euros dans la loi de finances 2018. Le montant de la provision pour les opérations extérieures (Opex) a été porté à 650 millions d'euros contre 450 millions d'euros l'an dernier.

"Barkhane va entamer sa mue, au Levant, nous finissons les combats contre Daech", a déclaré Florence Parly.

"Au Levant, on est dans une phase où la partie territoriale du combat s'achève. Ce n'est pas tout à fait terminé, il reste des poches de résistance, mais on va continuer à réajuster le dispositif", explique-t-on au ministère des Armées.

Le ministère se garde de dévoiler les modalités de révision de l'opération Barkhane, qui mobilise quelque 4.500 hommes au Sahel. "Le principe directeur, ce sera la complémentarité avec la force du G5 Sahel", dit-on à l'état-major.

La force conjointe formée par le Niger, le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad devrait atteindre sa pleine capacité - 5.000 hommes - au printemps. Elle a vocation à appuyer, voire à terme relayer, les forces françaises.

"Il y a bien sûr des inconnues, mais le 'surcoût Opex' devrait sans doute se réduire cette année en raison de la révision Chammal", dit-on au ministère. Deux Rafale ont déjà été rapatriés de Jordanie en décembre dernier.

"Des crises pourraient surgir ici ou là, du Moyen-Orient à l'Asie", a toutefois déclaré mardi Florence Parly.

(Sophie Louet avec Cyril Altmeyer, édité par Yves Clarisse)