Londres veut contrôler davantage les investissements étrangers

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(Crédits : Hannah Mckay)

LONDRES (Reuters) - La Grande-Bretagne envisage de créer de nouveaux pouvoirs pour bloquer ou annuler les prises de contrôle d'investisseurs étrangers, de crainte que les investissements dans certains secteurs sensibles tels que la défense et les technologies puissent compromettre la sécurité nationale.

La décision de renforcer les règles de contrôle en matière d'investissements étrangers marque un nouveau virage dans la politique de la cinquième puissance économique mondiale, traditionnellement l'un des marchés les plus ouverts aux fusions et acquisitions mondiales.

Elle intervient au moment où d'autres économies comme l'Allemagne et l'Australie ont pris des mesures similaires face aux flux de plus en plus importants de capitaux chinois.

Selon les nouvelles règles, le gouvernement disposerait de pouvoirs élargis pour enquêter sur des transactions quels que soient les secteurs d'activité, le chiffre d'affaires ou la part de marché des entreprises concernées.

Le gouvernement aurait également le pouvoir d'intervenir lorsqu'une entreprise souhaite acquérir des actifs de propriété intellectuelle ou des technologies plutôt que de racheter une compagnie.

A l'heure actuelle, le gouvernement peut intervenir seulement si un accord de fusion créée un groupe disposant d'au moins 25% de parts de marché ou d'un chiffre d'affaires de plus de 70 millions de livres (78,4 millions d'euros).

Ce chiffre a déjà été revu à la baisse, à un million de livres (1,12 million d'euros) de chiffre d'affaires, pour les entreprises fabricant des technologies à applications militaires possibles.

Avec l'entrée en vigueur des nouvelles mesures, le gouvernement contrôlerait chaque année une cinquantaine d'opérations pour des motifs de sécurité nationale, a estimé le ministère de la stratégie industrielle, de l'énergie et des entreprises. Un seul cas a été examiné jusqu'à présent cette année, et un seul en 2017.

La Première ministre Theresa May a adopté une approche plus prudente à l'égard des investissements étrangers au Royaume-Uni depuis qu'elle est entrée en fonction en 2016, un changement de politique qui a coïncidé avec un essor mondial des prises de contrôle.

En juillet 2016, l'une des premières décisions de Theresa May a été de repousser la signature de l'accord sur la construction par EDF de deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point (sud-ouest de l'Angleterre), projet financé en partie par des capitaux chinois.

L'application des nouvelles règles, qui sera soumise à consultation, intervient au moment où le gouvernement britannique tente de faire preuve d'une approche plus positive à l'égard des investissements étrangers puisqu'il se prépare à négocier de nouveaux accords commerciaux post-Brexit.

(Andrew MacAskill et Ben Martin, Jean Terzian pour le service français)