Trump pas certain que la Cour suprême étudiera les accusations de fraude

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(Crédits : Yuri Gripas)

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump s'est interrogé dimanche sur l'hypothèse que la Cour suprême américaine puisse être saisie pour étudier les accusations de fraude électorale qu'il a formulées, alors qu'un nombre croissant de républicains considèrent inévitable une transition vers une présidence du démocrate Joe Biden.

Les commentaires effectués lors d'un entretien téléphonique avec la chaîne Fox News suggèrent que le président républicain sortant commence à se résigner à ne pas voir les résultats de l'élection présidentielle du 3 novembre être inversés, bien qu'il a à nouveau promis de poursuivre sa bataille juridique, dénonçant sans preuve de vastes irrégularités.

Une cour d'appel fédérale a débouté vendredi l'équipe de campagne Trump qui demandait à ce que soit bloquée l'annonce de la victoire de Joe Biden en Pennsylvanie, un nouveau revers significatif pour l'actuel locataire de la Maison blanche et ses conseillers.

Joe Biden, crédité de 306 grands électeurs contre 232 pour Donald Trump, doit être formellement désigné président par le Collège électoral le 14 décembre, avant une investiture programmée le 20 janvier.

L'ancien vice-président de Barack Obama continue de composer son équipe gouvernementale. Dans un communiqué, il a annoncé dimanche avoir nommé une équipe de communication composée uniquement de femmes, indiquant qu'il s'agissait d'une première dans l'histoire de la Maison blanche.

Jen Psaki, ancienne porte-parole du département d'Etat au sein de l'administration Obama, a été nommée porte-parole de la Maison blanche, tandis que la porte-parole de la campagne Biden, Kate Bedingfield, a été désignée directrice de la communication de la présidence américaine.

En marge de ces annonces, Joe Biden, 78 ans, s'est rendu par précaution chez un médecin orthopédique après s'être foulé la cheville samedi en jouant avec son chien.

"ADMINISTRATION BIDEN"

Donald Trump a profité de son entretien à la chaîne Fox News pour réitérer ses accusations sans fondement de fraude électorale. Il n'a cependant pas clairement dit ce qu'il comptait désormais entreprendre.

"Le problème, c'est qu'il est difficile de porter cela devant la Cour suprême", a-t-il déclaré.

L'équipe juridique du président sortant a livré des communiqués conflictuels sur la voie qu'elle entendait suivre après le dernier revers en date subi pour les résultats de l'élection présidentielle en Pennsylvanie.

Il a toujours été peu probable que la Cour suprême américaine inverse l'issue du scrutin en faveur de Donald Trump et celui-ci semble enfin admettre cette réalité, a déclaré Jessica Levison, enseignante à l'école de droit Loyola à Los Angeles. "Il n'y a pas matière à trancher pour la Cour suprême", a-t-elle dit.

Donald Trump a assuré qu'il continuerait de contester les résultats au-delà de la date à laquelle il doit quitter la Maison blanche, déclarant que "mon opinion ne changera pas dans six mois".

Selon des personnes au fait de la question et des conseillers, l'ancien homme d'affaires envisage de lancer une chaîne de télévision ou un réseau social afin de rester dans la lumière en vue d'une possible candidature pour l'élection présidentielle de 2024.

Le sénateur républicain Roy Blunt, qui dirige la commission du Congrès en charge de l'organisation de la cérémonie d'investiture, a déclaré que la commission s'attendait à ce que Joe Biden soit investi à la Maison blanche le 20 janvier.

"Nous travaillons avec l'administration Biden, la probable administration, sur la transition et l'investiture comme si c'était fait", a-t-il dit dans un entretien à la chaîne CNN, sans aller jusqu'à reconnaître la défaite de Donald Trump.

Le gouverneur de l'Arkansas, Asa Hutchinson, l'un des rares républicains à faire référence à Joe Biden comme le président élu, a déclaré à Fox News que l'important était "la transition". "Les propos du président Trump ne sont pas aussi importants".

(Linda So et Raphael Satter, avec Jarrett Renshaw, Tim Ahmann, Andrea Shalal et Jan Wolfe; version française Jean Terzian)