Allemagne : Scholz veut moderniser l'économie, soutenir Kyiv malgré les défis budgétaires

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Photo du chancelier allemand, olaf scholz[reuters.com]
(Crédits : Liesa Johannssen)

BERLIN (Reuters) - Le chancelier Olaf Scholz a cherché mardi à rassurer les Allemands et les entreprises du pays en assurant que son gouvernement soutiendrait la modernisation de l'économie et les industries clés telles que les usines de puces électroniques, malgré une décision de justice qui a creusé un trou dans le budget fédéral.

Devant le Bundestag, Olaf Scholz a évoqué l'histoire récente de l'Allemagne, avec la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l'énergie, pour défendre la prolongation de la suspension des limites d'emprunt public.

Il y a près de deux semaines, un arrêt du Tribunal constitutionnel allemand a bloqué les projets du gouvernement visant à réaffecter les fonds inutilisés prévus pour lutter contre la pandémie à des initiatives écologiques et au soutien de l'industrie. La décision des juges de Karlsruhe a fait craindre un nouvel affaiblissement de l'économie allemande.

Le verdict a également remis en question la politique budgétaire traditionnellement stricte de l'Allemagne et a suscité des mises en garde sur la difficulté des entreprises allemandes à rester compétitives face à la distribution de subventions par d'autres États.

"Ce serait une erreur grave, impardonnable, que de négliger la modernisation de notre pays face à tous ces défis aigus", a déclaré Olaf Scholz au Bundestag.

Les Länder ont, selon lui, tout intérêt à garantir des investissements dans des domaines tels que les semi-conducteurs, la production d'acier respectueuse du climat et les usines de batteries.

Olaf Scholz a par ailleurs souligné son soutien à l'Ukraine, alors que ces turbulences budgétaires ont mis en doute le montant de l'aide militaire que Berlin était prêt à engager. Le gouvernement Scholz s'est engagé à doubler l'aide pour la porter à 8 milliards d'euros l'année prochaine.

(Reportage Andreas Rinke, Miranda Murray et Rachel More, rédigé par Matthias Williams; version française Victor Goury-Laffont, édité par Tangi Salaün)