Réunis en Italie, les partis d’extrême droite misent sur les élections européennes de juin

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Drapeaux de l'union europeenne devant le siege de la commission europeenne a bruxelles[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

ROME (Reuters) - Les partis européens d'extrême droite se sont réunis dimanche en Italie pour préparer les lendemains des élections européennes de juin, appelant de leurs voeux un durcissement en matière d'immigration et un assouplissant des politiques en faveur du climat pour protéger l'emploi et l'industrie.

Les représentants des partis d'une douzaine de pays se sont retrouvés à Florence, en Toscane, galvanisés par la victoire surprise du camp anti-immigration de Geert Wilders aux élections générales du mois dernier aux Pays-Bas.

"Notre objectif est que (nous) devenions au moins le troisième (groupe au Parlement européen), après le centre-droit et les socialistes, et que nous soyons décisifs", a déclaré le vice-Premier ministre italien, Matteo Salvini, hôte de la réunion florentine.

Le groupe d'extrême droite Identité et Démocratie (ID) est actuellement, en importance, le sixième groupe du Parlement européen derrière les libéraux, les verts et les conservateurs, mais les sondages actuels le placent en quatrième position.

Matteo Salvini, qui avait mené la précédente campagne européenne en 2019, n'a pas réussi à faire alliance avec la Première ministre Giorgia Meloni et son parti les Frères d'Italie,

Dans un message vidéo diffusé à Florence, Geert Wilders a émis le souhait que son succès, "un tremblement de terre politique aux Pays-Bas et en Europe", marque "le début d'une vague de victoires électorales nationales" pour des alliés partageant les mêmes idées.

Geert Wilders a dit voir en Matteo Salvini, chef du parti de la Ligue, une source d'inspiration et son "ami italien numéro un".

Matteo Salvini s'est élevé contre la décision de l'UE d'interdire les nouvelles voitures émettant du CO2 à partir de 2035, soutenu sur ce point par le co-dirigeant d'Alternative pour l'Allemagne (AfD), Tino Chrupalla, partisan de "la fin de la guerre contre les voitures".

L'intervention en italien du Français Jordan Bardella, président du Rassemblement national, le parti de la double finaliste à l'élection présidentielle Marine Le Pen, a été applaudie. L'Europe ne peut pas devenir "une auberge 5 étoiles pour l'Afrique", a-t-il dit, faisant un lien entre l'immigration de masse, la violence et la criminalité.

D'autres sujets ont fait l'objet d'interventions divergentes. Geert Wilders a condamné les dépenses publiques excessives tandis que Matteo Salvini s'est élevé contre les règles de discipline budgétaire de la zone euro. Les extrêmes droites allemande et autrichienne sont intervenues à propos de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

"L'Ukraine ne peut pas gagner cette guerre, elle doit l'arrêter", a déclaré Tino Chrupalla, accusant les sanctions européennes contre la Russie de déprimer l'économie allemande et appelant à une reprise des importations de gaz russe via le gazoduc Nord Stream.

Matteo Salvini, naguère un fervent admirateur du président russe Vladimir Poutine, a déclaré pour sa part devant la presse que son parti avait "clairement soutenu chaque intervention pour la défense de l'Ukraine, avec des faits, des votes et de l'argent"

(Alvise Armellini ; Version française Elizabeth Pineau)