Elections européennes en juin, 81 sièges à pourvoir pour la France

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Un panneau annoncant les prochaines elections europeennes, au parlement europeen a bruxelles[reuters.com]
(Crédits : Johanna Geron)

PARIS (Reuters) - Les élections européennes se tiendront du 6 au 9 juin afin de désigner pour cinq ans les 720 membres du Parlement européen issus des 27 pays membres de l'UE.

En France, le scrutin à un tour aura lieu le 9 juin pour élire 81 eurodéputés français.

UN SCRUTIN AU SUFFRAGE UNIVERSEL DIRECT

Instaurées en 1979, les élections européennes permettront aux 450 millions de citoyens européens de désigner leurs représentants au Parlement du bloc.

Avec les gouvernements de l'UE, les eurodéputés, élus au suffrage universel direct, se prononcent sur les lois appelées à régir les politiques communes et le marché européen.

Ces élus choisissent par ailleurs le président du Parlement européen puis celui de la Commission européenne, organe exécutif de l'UE. L'Allemande Ursula von der Leyen, tenante du poste, est candidate à sa succession.

Les partis ayant recueilli plus de 5% des suffrages exprimés bénéficient d'un nombre de sièges proportionnel au nombre de voix.

En 2019, six listes françaises avaient rassemblé plus de 5%. Elles sont sept - sur 37 listes - à espérer franchir ce seuil cette année.

QUELS SONT LES ENJEUX ?

Le niveau de l'abstention sera scruté : après un taux record de 57,46% en 2014, il a atteint 49,88% en 2019.

Le futur Parlement se prononcera sur des enjeux jugés prioritaires comme la transition "verte" de l'UE pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050, une politique industrielle compétitive face aux Etats-Unis et à la Chine, l'union européenne de l'énergie et des capitaux ou encore le renforcement des capacités de défense de l'Europe sur fond de conflit entre l'Ukraine et la Russie.

Le prochain Parlement européen devra aussi décider avec les Vingt-Sept du budget de l'UE pour la période 2028-2034. Ce budget à long terme devrait être augmenté et ses priorités de dépense devraient être modifiées pour tenir compte de l'éventuel élargissement de l'UE à l'Ukraine, à la Moldavie et aux pays des Balkans occidentaux.

ET LES ENJEUX EN FRANCE ?

Dernier scrutin national du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, ces élections européennes pourraient donner le "la" des trois dernières années au pouvoir du président. Soucieux d'en limiter la portée, le chef de l'Etat affirme y voir des "'midterms' sans conséquences".

Avec plus de 30% des voix annoncés par les instituts de sondages, le Rassemblement national (RN), emmené par Jordan Bardella, espère améliorer son score de 2019 (23,3%) et s'affirmer comme le premier parti de France, loin devant Renaissance, le parti de la majorité présidentielle que certains instituts donnent autour de 16% (contre 22,4% en 2019).

Concentré sur ses thèmes de prédilection que sont l'immigration et le déclassement, le RN fait aussi de ce scrutin un référendum "pour" ou "contre" le président Emmanuel Macron.

De son côté, la candidate Renaissance, Valérie Hayer, peine à convaincre à la tête d'une liste pénalisée par la défiance d'une partie de l'électorat à l'égard du chef de l'Etat.

Un autre candidat pourrait encore mettre en difficulté la liste Renaissance : crédité d'environ 15% des voix, le candidat Parti socialiste-Place publique, Raphaël Glucksmann, porte les espoirs de la gauche hors France insoumise.

(Rédigé par Elizabeth Pineau à Paris et Jan Strupczewski à Bruxelles, édité par Blandine Henault)