Pékin salue un "nouveau départ" avec Séoul et Tokyo, alliés de Washington

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La coree du sud, le japon et la chine tiennent un sommet trilateral a seoul[reuters.com]
(Crédits : Chung Sung-Jun)

par Hyonhee Shin

SEOUL (Reuters) - Le Premier ministre chinois Li Qiang a salué lundi ce qu'il a décrit comme un nouveau départ dans les relations de la Chine avec le Japon et la Corée du Sud, lors du premier sommet organisé entre les trois pays depuis plus de quatre ans avec l'objectif de relancer les discussions sur le commerce et la sécurité dans un contexte de tensions mondiales.

Réunis à Séoul, Li Qiang, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol et le Premier ministre japonais Fumio Kishida devaient approuver une déclaration commune sur six domaines dont l'économie et le commerce ainsi que les sciences et les technologies, ont indiqué des représentants sud-coréens.

D'après la presse japonaise, les trois dirigeants pourraient aussi convenir de reprendre les négociations sur un accord trilatéral de libre-échange, dans l'impasse depuis 2019.

Li Qiang a appelé lundi à une reprise complète de la coopération trilatérale Pékin-Séoul-Tokyo, soulignant qu'il fallait pour cela distinguer la politique et les questions commerciales. Il a appelé à la fin du protectionnisme et au découplage des chaînes d'approvisionnement.

Le dirigeant chinois a déclaré en ouverture du sommet qu'il s'agissait "à la fois d'un redémarrage et d'un nouveau départ".

"Nos liens étroits ne vont pas changer, l'esprit de coopération obtenu en répondant aux crises ne changera pas et notre mission de protéger la paix et la stabilité régionales ne changera pas", a-t-il dit.

Des représentants et des diplomates sud-coréens et japonais ont indiqué en amont du sommet avoir de faibles attentes pour les discussions, doutant que des annonces majeures soient effectuées à cette occasion.

Toutefois, le rendez-vous en lui-même est considéré comme un signe de progrès entre les trois pays, dont les relations sont autant ternies par la suspicion et la rancoeur que par des échanges constructifs.

L'OMBRE DE LA CORÉE DU NORD

Pékin, Séoul et Tokyo tentent de contenir une défiance accrue entre, d'un côté, la Chine, et de l'autre la Corée du Sud et le Japon, alliés des Etats-Unis, dans un contexte de fortes tensions sino-américaines, notamment à propos de Taïwan et de la Corée du Nord.

Face à ce qu'ils considèrent comme une menace nord-coréenne croissante, Yoon Suk-yeol et Fumio Kishida ont opéré un rapprochement bilatéral ainsi qu'avec Washington, donnant lieu à une coopération à trois sans précédent, principalement en matière de défense.

Dimanche, avant le début du sommet, Li Qiang, Yoon Suk-yeol et Fumio Kishida ont pris part à des réunions bilatérales distinctes. Li et Yoon sont convenus d'un dialogue diplomatique et sécuritaire entre Pékin et Séoul ainsi qu'à la reprise des négociations sur un accord de libre-échange. Kishida et Li ont discuté de Taïwan et décidé de programmer un nouveau cycle de pourparlers économiques à haut niveau ministériel.

Le dirigeant sud-coréen a par ailleurs demandé à son homologue chinois de jouer un rôle constructif auprès de la Corée du Nord, dont la Chine est le seul allié militaire, alors que Pyongyang poursuit le développement de ses programmes nucléaire et balistique.

Le Japon a dit quelques heures plus tôt avoir été notifié que la Corée du Nord prévoyait de mener au cours des prochains jours le lancement d'un satellite spatial.

Yoon Suk-yeol et Fumio Kishida ont exhorté la Corée du Nord à ne pas mener le lancement d'un satellite spatial. Li Qiang a appelé pour sa part toutes les parties à faire preuve de retenue et à ne pas compliquer la situation dans la péninsule coréenne.

(Hyonhee Shin et Josh Smith à Séoul, avec la contribution d'Ethan Wang et Ryan Woo à Pékin, Sakura Murakami et Nobuhiro Kobo à Tokyo; version française Jean Terzian)