L'ANC en passe de perdre sa majorité absolue en Afrique du Sud

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Centre national de gestion des resultats de la commission electorale d'afrique du sud (iec) a midrand[reuters.com]
(Crédits : Alet Pretorius)

par Alexander Winning et Kopano Gumbi

MIDRAND, Afrique du Sud (Reuters) - Le Congrès national africain (ANC) semble en passe de perdre sa majorité absolue à l'Assemblée nationale d'Afrique du Sud, qu'il détient depuis la fin de l'apartheid en 1994, montrent jeudi les résultats partiels des élections législatives organisées la veille.

Après dépouillement dans près de 14% des bureaux de vote, l'ANC recule nettement à 42,6% des voix, contre 25,8% pour l'Alliance démocratique (DA), formation libérale, et 8,5% pour les Combattants pour la liberté économique (EFF), parti de la gauche radicale, montrent les données de la commission électorale.

Lors des précédentes législatives en 2019, l'ANC avait recueilli 57,5% des suffrages.

Si ces résultats se confirment, le parti sera contraint de conclure un accord de gouvernement avec une ou plusieurs autres formations, une situation inédite en 30 ans de pouvoir solitaire susceptible de générer des semaines voire des mois d'instabilité politique, ce qui inquiète les milieux d'affaires.

S'il jouit toujours de l'aura des années de lutte contre l'apartheid avec Nelson Mandela, qui l'a mené au pouvoir en 1994, l'ANC souffre aussi désormais d'une désillusion croissante au sein de la population, nourrie par le chômage de masse, la criminalité, la corruption et les dysfonctionnements des services publics dont témoignent les fréquentes coupures d'électricité à travers le pays.

Aux termes de la Constitution sud-africaine, l'Assemblée nationale est chargée d'élire le chef de l'Etat.

Malgré son recul, l'ANC devrait rester la force dominante au sein de la chambre ce qui devrait permettre à son chef de file Cyril Ramaphosa de conserver son poste de président du pays, mais dans une position fragilisée.

(Avec Nellie Peyton, Bate Felix, Tannur Anders, Sruthi Shankar et Karin Strohecker, rédigé par Estelle Shirbon, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)