Le chef des services russes d'espionnage nie l'attaque contre SolarWinds, dit la BBC

reuters.com  |   |  370  mots

par Guy Faulconbridge

LONDRES (Reuters) - Le chef des services russes d'espionnage a nié mardi être responsable de la cyberattaque contre la société américaine SolarWinds, mais s'est dit "flatté" par les accusations des États-Unis et de la Grande-Bretagne selon lesquelles les services russes de renseignement étaient à l'origine d'un piratage aussi sophistiqué.

Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont imputé au Service de renseignement extérieur (SVR) de la Russie, le successeur du KGB, la responsabilité du piratage qui a compromis neuf agences fédérales américaines et des centaines d'entreprises du secteur privé.

"Ces affirmations ressemblent à un mauvais roman policier", a déclaré au service russe de la BBC le directeur du SVR, Sergueï Naryshkin, un proche allié du président Vladimir Poutine.

À la question de savoir si le SVR était responsable de l'attaque SolarWinds, Naryshkin a répondu en souriant qu'il serait "flatté" si le SVR était responsable d'une attaque aussi sophistiquée, mais qu'il ne pouvait pas "s'approprier les réalisations créatives des autres".

Narishkin a ajouté ne pas vouloir accuser les États-Unis d'être à l'origine de l'attaque mais a cité des documents divulgués par l'ancien contractant de la National Security Agency (NSA), Edward Snowden, pour suggérer que les tactiques de l'attaque étaient similaires à celles utilisées par les agences de renseignement américaines et britanniques.

Les États-Unis et la Grande-Bretagne présentent la Russie comme une ancienne superpuissance dangereuse qui, selon eux, a empoisonné des ennemis avec des agents neurotoxiques et des isotopes radioactifs, s'est ingérée dans les élections occidentales et a mené des opérations de piratage informatique dans le monde entier.

Naryshkin a qualifié ces accusations d'absurdes.

Le piratage de SolarWinds, identifié en décembre dernier, a donné accès à des milliers d'entreprises et de bureaux gouvernementaux qui utilisaient les produits développés par la société de logiciels informatiques. Le président de Microsoft, Brad Smith, l'a décrit comme "l'attaque la plus importante et la plus sophistiquée que le monde ait jamais vue".

Selon l'agence britannique de surveillance GCHQ, il est très probable que le SVR soit responsable de la cyberattaque contre SolarWinds.

(version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)