Coronavirus : Déconfinement sur fond d'"embellie" et appel à la vigilance en France

reuters.com  |   |  935  mots
Coronavirus: nouvelle etape de deconfinement en france, la prudence reste de mise[reuters.com]
(Crédits : Pascal Rossignol)

PARIS (Reuters) - La France a entamé mercredi, dans un contexte de nette amélioration de la situation sanitaire, la troisième phase du déconfinement progressif initié début mai, avec un couvre-feu retardé de deux heures, à 23h00, la réouverture des restaurants en salle, des clubs de sport, un relèvement de la jauge de fréquentation des lieux culturels et un assouplissement du télétravail.

"Nous y sommes ! S'asseoir à la table d'un restaurant. S'évader le temps d'un spectacle. Vibrer à l'unisson dans des gradins. Retourner à la salle ... Cette vie nous avait tant manqué!", a salué Emmanuel Macron sur Twitter.

Mais "pour que cette reprise soit durable, continuons à respecter protocoles et gestes barrières", a prévenu le chef de l'Etat.

Malgré la nette amélioration de la situation sur le front de l'épidémie de COVID-19, qui a permis au gouvernement de suivre le calendrier de reprise graduelle fixé par Emmanuel Macron fin avril, les autorités appellent toujours à la prudence, afin d'éviter une résurgence épidémique.

"Nous devons rester vigilants, nous ne devons pas croire qu'une embellie signifie la fin de l'épidémie. Continuons à faire attention, continuons à respecter les gestes barrières, à porter nos masques (...) c'est aussi la meilleure protection contre les faux espoirs et les déconvenues", a plaidé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal lors du compte-rendu du conseil des ministres.

Alors que le taux d'incidence est désormais inférieur à 70 au niveau national, retrouvant les niveaux de début septembre, "le virus recule à nouveau" dans certains territoires du Sud-Ouest, a dit Gabriel Attal, un soulagement après les signes de reprise épidémique observés la semaine dernière en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, régions jusque-là relativement épargnées par l'épidémie.

Pour le porte-parole du gouvernement, malgré "l'embellie très forte, très nette, très marquée, comme c'est le cas aujourd'hui, il y a le risque des variants qui pèse toujours, (...) le risque de foyers de contamination localisés dans certains territoires".

PAS DE RELÂCHEMENT

Reste que la nette diminution des nouveaux cas détectés - près d'un tiers en une semaine selon Gabriel Attal - permet ""une application pleine et entière du dispositif 'tester, alerter, protéger' qui doit nous permettre de contenir durablement l'épidémie dans notre pays", a-t-il souligné.

Cet "optimisme un peu précautionneux" de l'exécutif, revendiqué mardi par le président de la République lors d'un déplacement dans la Drôme fait écho aux avertissements lancés mardi par le Pr Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique, qui a mis en garde sur RTL contre un relâchement prématuré dans l'application des gestes barrière.

Au-delà de l'ouverture des salles des cafés et restaurants, qui ne pouvaient jusqu'ici accueillir des clients qu'en terrasse, de la réouverture des salles de sports et des piscines, la journée de mercredi sera également marquée par la réouverture des thalassos, des tables de jeux dans les casinos, ou encore des salles de bowling et d'escape game.

Du côté des grands parcs de loisirs, autorisés à relancer leurs attractions à compter de mercredi, les réouvertures devraient s'égrener jusqu'à la mi-juin.

Ces différents établissements seront soumis à des contraintes en termes de jauge de fréquentation. Quant aux grands rassemblements de plus de 1.000 personnes (spectacles, événements sportifs ou culturels, festivals, foires et salons), ils seront soumis à un plafond de 5.000 personnes et leur accès sera conditionné à la présentation d'un "pass sanitaire" (attestation papier ou numérique dans l'application TousAntiCovid de schéma vaccinal complété, de test PCR ou antigénique négatif, ou de rétablissement du COVID-19 datant de plus de 15 jours et de moins de six mois).

La journée de mercredi marque aussi l'assouplissement des restrictions sur les flux de voyageurs, avec une classification par couleurs (rouge, orange, vert) de la situation sanitaire des pays de provenance ou de destination, qui régit les mesures s'appliquant à l'arrivée en France.

ESPOIR POUR LES DISCOTHÈQUES ?

Les patrons de boîtes de nuit - fermées depuis plus d'un an - attendent toujours pour leur part une date de réouverture, après l'énigmatique "pour les discothèques, rendez-vous le 21 juin, avec moi", lancé mardi par Emmanuel Macron sans plus de précisions.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mercredi lors d'un point presse consacré au pass sanitaire à Roland-Garros que la réouverture des discothèques pourrait intervenir dans le courant de l'été, dans des conditions qui restent à définir.

Le gouvernement souhaite notamment éviter la multiplication des fêtes "sauvages", a-t-il souligné.

Les conditions de réouverture, qui "restent à déterminer" mais pourraient faire intervenir le pass sanitaire, "seront expliquées dans les 10-15 jours à venir", a déclaré Olivier Véran. Elles devraient permettre "une réouverture, nous l'espérons vraiment, au cours de l'été de ces discothèques".

Selon les derniers chiffres officiels, en France, alors que la vaccination est ouverte à tous les adultes depuis le 31 mai et sera élargie aux 12-18 ans à compter du 15 juin, plus de 14 millions de personnes ont été vaccinées (avec un schéma vaccinal complet d'une ou deux doses en fonction des vaccins et des antécédents).

Plus de 28 millions de personnes ont déjà reçu une première dose de vaccin contre le COVID-19 en France, où l'épidémie a fait plus 110.000 décès.

(Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)