La Suisse gèle plus de 5,6 milliards d'euros d'avoirs russes

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La suisse gele plus de 5,6 milliards d'euros d'avoirs russes[reuters.com]
(Crédits : Arnd Wiegmann)

ZURICH (Reuters) - Le gouvernement helvète a gelé environ 5,75 milliards de francs suisses (5,62 milliards d'euros) d'avoirs russes sous le coup de sanctions en Suisse, et ce chiffre est susceptible d'augmenter, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental.

Le Secrétariat d'État à l'économie (SECO) avait jusqu'à présent refusé d'estimer l'ampleur des avoirs gelés ou potentiellement soumis à des sanctions.

"Aujourd'hui, pour la première fois, je peux vous donner une indication du montant des fonds gelés. À ce jour, le SECO a été informé de l'existence de fonds et d'avoirs pour un montant total d'environ 5,750 milliards de francs suisses", a déclaré Erwin Hollinger, un haut fonctionnaire du SECO chargé de superviser les sanctions.

Il s'agit notamment d'un certain nombre de propriétés situées dans des cantons qui abritent des stations touristiques, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse à Berne.

"Avec les nouveaux rapports qui arrivent et les ajouts potentiels aux listes de sanctions de l'UE, que la Suisse endosseraient également, il est probable que ce chiffre augmente encore," a ajouté Erwin Bollinger.

La pression s'est accrue sur la Suisse, destination prisée de l'élite moscovite et lieu de villégiature de la richesse russe, pour qu'elle identifie et gèle plus rapidement les avoirs de centaines de Russes sous le coup de sanctions.

Ses banques détiennent jusqu'à 213 milliards de dollars de richesses russes, selon l'association bancaire suisse.

Erwin Bollinger a cependant tenu à mettre en garde contre tout amalgame entre la richesse russe totale se trouvant dans le pays et le montant faisant l'objet de sanctions.

"Toutes les personnes ou entités sanctionnées n'ont pas d'actifs en Suisse", a-t-il déclaré. "Et, d'autre part, tous les Russes qui détiennent des actifs en Suisse ne figurent pas simultanément sur les listes de sanctions."

(Reportage Brenna Hughes Neghaiwi; Version française Kate Entringer, édité par Jean-Michel Bélot)