L'Union européenne quasi unanime pour appeler à une "pause humanitaire immédiate" à Gaza-Borrell

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Le chef de la diplomatie de l'union europeenne, josep borrell, a bruxelles[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

BRUXELLES (Reuters) - Vingt-six des 27 Etats qui composent l'Union européenne ont appelé à "une pause humanitaire immédiate susceptible de conduire à un cessez-le-feu durable" à Gaza, a annoncé lundi le Haut Représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell.

L'Union européenne a également mis en garde Israël contre une offensive terrestre à Rafah, un projet susceptible d'amplifier la crise humanitaire des centaines de milliers de Palestiniens qui se sont réfugiés dans la ville située dans l'extrême sud de la bande de Gaza.

La pause que les pays européens appellent de leurs voeux devra permettre aux otages retenus à Gaza d'être libérés et à l'aide humanitaire d'être acheminée dans le territoire palestinien, a ajouté Josep Borrell.

Seule la Hongrie, réputée proche d'Israël, a refusé de s'associer à cet appel, ont dit des diplomates.

"Une attaque sur Rafah serait absolument catastrophique (...) et tout à fait déraisonnable", a prévenu le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, avant la réunion des 27 ministres européens des Affaires étrangères.

Josep Borrell a quant à lui dit vouloir exercer une pression constante sur Israël afin que son gouvernement comprenne qu'il lui sera impossible d'éviter que des civils soient tués.

"Cela ira, sans aucun doute, contre les lois humanitaires", a-t-il dit.

Israël décrit la ville de Rafah comme le "dernier bastion" du Hamas et entend intensifier ses opérations militaires dans le sud de la bande de Gaza pour atteindre son objectif annoncé d'"éradiquer" le groupe palestinien responsable de l'attaque du 7 octobre qui a fait 1.200 morts et lors de laquelle 250 personnes ont été enlevées, selon les autorités israéliennes.

Alors que l'armée israélienne avait dans un premier temps focalisé ses bombardements et opérations dans le nord de la bande de Gaza, la pointe sud de l'enclave était perçue par les civils palestiniens comme un sanctuaire.

Près de 1,5 million de personnes se trouvent à Rafah, soit six fois plus qu'avant le 7 octobre, selon les données de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). C'est aussi via cette ville qu'a été acheminée l'aide humanitaire apportée à l'enclave depuis le début du conflit.

(Andrew Gray; version française Nicolas Delame et Tangi Salaün)