Gaza : Incertitudes autour d'un potentiel cessez-le-feu, les combats se poursuivent

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Des palestiniens se rassemblent sur le site d'une frappe israelienne a rafah, dans le sud de gaza[reuters.com]
(Crédits : Ibraheem Abu Mustafa)

par Dan Williams et Nidal al-Mughrabi

JERUSALEM/LE CAIRE (Reuters) - Les combats ont continué dans la bande de Gaza au cours du week-end tandis que les pays médiateurs cherchaient un terrain d'entente pour un éventuel cessez-le-feu qui permettrait de libérer les otages détenus par le Hamas.

Un potentiel accord est toutefois toujours incertain, Israël ayant déclaré qu'il prévoyait d'étendre ses opérations contre le Hamas, tandis que le groupe islamiste est resté ferme sur la fin des combats.

Des habitants ont déclaré que les forces israéliennes avaient bombardé plusieurs zones de l'enclave. Des chars sont entrés dans Beit Lahiya et les deux parties se sont affrontées dans le secteur de Zeitoun, dans la ville de Gaza.

Au moins 86 Palestiniens ont été tués dans les frappes israéliennes depuis samedi, selon les services médicaux. L'armée israélienne a elle fait état de la mort de deux soldats lors de combats dans le sud de la bande de Gaza. Ses forces ont tué ou capturé plusieurs Palestiniens armés, notamment à Zeitoun, a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a convoqué son cabinet de guerre samedi soir pour écouter le compte-rendu des délégués revenus de Paris, où des pourparlers ont eu lieu avec les médiateurs qataris, égyptiens et américains au sujet d'un éventuel second cessez-le-feu.

POURPARLERS

La première pause dans les combats, en novembre, a permis la libération d'environ la moitié des 253 otages capturés par le Hamas lors de l'attaque transfrontalière du 7 octobre. Dans le cadre de cet accord, Israël a libéré des prisonniers palestiniens et autorisé l'acheminement d'une plus grande quantité d'aide humanitaire à Gaza.

Selon les médias israéliens, les pourparlers à Paris auraient débouché sur une ébauche de cessez-le-feu de six semaines couvrant le mois du Ramadan et comprenant le retour d'environ un tiers des 130 otages encore présents à Gaza. Aucune confirmation officielle n'a cependant été donnée par l'une ou l'autre des parties.

Les Etats-Unis, l'Egypte, le Qatar et Israël sont parvenus à définir les "contours fondamentaux" d'un accord sur un cessez-le-feu temporaire à Gaza, a déclaré à CNN le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan. Ce dernier a ajouté que les négociations étaient toujours en cours.

Des responsables palestiniens ont déclaré que le Hamas insistait pour qu'Israël mette fin à l'offensive et retire ses forces, quel que soit l'accord conclu. Israël a fait part de son intention d'entrer dans l'une des dernières villes où le Hamas dispose de forces intactes.

Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche ne pas savoir si les discussions actuelles déboucheraient sur un accord tout en affirmant que le Hamas devait "parvenir à une situation raisonnable".

"Ils sont sur une autre planète. Mais s'ils parviennent à une situation raisonnable, alors oui nous aurons un accord sur les otages. Je l'espère", a-t-il confié.

Pour Sami Abu Zuhri, haut responsable du Hamas, ces déclarations jettent un doute sur la volonté réelle de Benjamin Netanyahu à sceller un accord.

"Les commentaires de Netanyahu montrent qu'il n'est pas concerné par l'idée de parvenir à un accord", a déclaré à Reuters Sami Abu Zuhri, accusant le dirigeant israélien de vouloir "poursuivre les négociations sous les bombardements et le massacre de Palestiniens".

Dans une interview accordée à CBS News, il a ajouté qu'il tiendrait dimanche une réunion avec son équipe pour étudier le plan incluant l'évacuation des civils palestiniens de Gaza et l'opération militaire visant à détruire le reste des bataillons du Hamas.

"Si nous avons un accord, ce sera repoussé mais cela arrivera. Si nous n'avons pas d'accord, nous le ferons tout de même", a-t-il confié à CBS.

"Nous travaillons à la mise en place d'un autre cadre pour la libération des personnes enlevées et finaliser l'élimination des bataillons du Hamas à Rafah", a déclaré plus tôt Benjamin Netanyahu sur Facebook.

Cette semaine, a-t-il ajouté, le cabinet de sécurité israélien approuvera les plans militaires pour Rafah, y compris l'évacuation de plus d'un million de civils palestiniens déplacés qui s'y sont réfugiés.

Selon les responsables médicaux de Gaza, 29.692 Palestiniens ont été tués au cours de la guerre. Le Hamas, lors de son raid du 7 octobre en Israël, a tué 1.200 personnes, la plupart des civils.

(Rédigé par Dan Williams ; version française Kate Entringer et Zhifan Liu)