La conférence de l'OMC s'ouvre avec des ambitions modestes

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La directrice generale de l'organisation mondiale du commerce, ngozi okonjo-iweala, s'exprime lors de la ceremonie d'ouverture de la reunion ministerielle de l'omc a abou dhabi\[reuters.com]
(Crédits : Abdel Hadi Ramahi)

par Emma Farge et Rachna Uppal

ABOU DHABI (Reuters) - Une conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) s'est ouverte lundi à Abou Dhabi dans un contexte peu favorable à toute réforme d'ampleur, de l'aveu même de sa directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala.

Dans son discours d'ouverture, Ngozi Okonjo-Iweala a jugé que l'atmosphère était "plus difficile" que lors de la précédente conférence de l'OMC en 2022 en raison des conflits, des tensions géopolitiques et des campagnes électorales à travers le monde ainsi que des signes montrant que la croissance du commerce mondial serait moins vigoureuse que les propres estimations de son organisation.

"Ne laissons pas croire que tout cela sera facile", a dit l'ancienne ministre des Finances du Nigeria.

Ngozi Okonjo-Iweala a néanmoins invité les ministres présents à "se retrousser les manches" et à conclure les négociations engagées, tout en semblant exclure tout accord à Abou Dhabi sur une réforme de l'organe d'appel de l'OMC, actuellement paralysé par des différends entre Etats membres.

"Nous n'en sommes pas encore là", a-t-elle dit.

Parmi les sujets susceptibles d'aboutir, les négociateurs espèrent notamment un accord sur la préservation des ressources halieutiques en supprimant certaines subventions publiques.

"On n'est pas dans un monde enchanté là. La coopération internationale est en mauvais état. Un vrai succès, ce serait la pêche et deux ou trois autres choses", a dit un délégué à Reuters.

Cette conférence de quatre jours pourrait permettre de valider l'adhésion à l'OMC de deux nouveaux membres, les Comores et le Timor oriental, et de lever certaines barrières aux investissements.

Il pourrait en revanche être plus difficile d'aboutir à une prolongation d'un moratoire sur l'instauration de droits de douane sur le commerce numérique, tandis que l'agriculture reste depuis des décennies un sujet de discorde.

(Avec Alexander Cornwell, rédigé par Emma Farge, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)