Chypre suspend le traitement des demandes d'asile de Syriens

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Des migrants a paralimni, a chypre[reuters.com]
(Crédits : Yiannis Kourtoglou)

NICOSIE (Reuters) - Chypre a suspendu le traitement des demandes d'asile de citoyens syriens à la suite d'une forte augmentation des arrivées irrégulières ce mois-ci, ont déclaré les autorités dimanche.

Plus de 1.000 personnes sont arrivées à Chypre sur des bateaux en provenance du Liban depuis le début du mois d'avril, dans un contexte d'aggravation des tensions au Moyen-Orient.

Nicosie a donc demandé à ses partenaires de l'Union européenne (UE) de faire davantage pour aider le Liban et de reconsidérer le statut de la Syrie, déchirée par la guerre et considérée trop dangereuse y rapatrier les demandeurs d'asile.

"Il s'agit d'une mesure d'urgence, d'une décision difficile à prendre pour protéger les intérêts de Chypre", a déclaré le président chypriote Nikos Christodoulides à la presse.

Nikos Christodoulides et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont discuté de la possibilité de renforcer l'aide économique attribuée à Beyrouth, a indiqué un porte-parole du gouvernement chypriote dans un communiqué.

À cette fin, il a été convenu qu'ils se rendraient ensemble au Liban après une visite préparatoire de la Commission.

Le Liban, en proie à une grave crise financière, accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens.

Chypre, l'État le plus à l'est de l'UE et le plus proche du Moyen-Orient, se trouve à environ 160 km à l'ouest des côtes libanaises ou syriennes.

Elle a enregistré plus de 2.000 arrivées par voie maritime au cours des trois premiers mois de l'année, contre seulement 78 au cours de la même période en 2023.

Dans la pratique, la suspension du traitement des demandes signifie que les demandeurs d'asile seront confinés dans deux camps d'accueil qui fournissent un abri, de la nourriture, et réglementent les sorties, sans autre avantage.

Ceux qui choisissent de quitter ces installations perdront automatiquement toute forme d'aide et ne seront pas autorisés à travailler, ont indiqué des sources gouvernementales.

(Rédigé par Michele Kambas ; version française Kate Entringer)