par Andreas Rinke

SHANGHAI (Reuters) - Le chancelier allemand Olaf Scholz a plaidé lundi en faveur de marchés ouverts et équitables lors de son deuxième jour de visite en Chine.

Il a également mis en garde Pékin contre le "dumping" et la surproduction, tout en appelant l'Union européenne (UE) à ne pas agir par intérêt protectionniste.

L'UE a lancé plusieurs enquêtes sur les exportations chinoises, telles que les batteries de véhicules électriques, qui, selon elle, ont bénéficié de subventions de l'État.

La visite de trois jours en Chine d'Olaf Scholz est suivie de près afin de déterminer dans quelle mesure l'Allemagne soutient l'enquête de l'UE, même si la position générale de Berlin à l'égard de la Chine est devenue plus critique depuis la guerre en Ukraine.

La Chine devrait faire pression sur l'Allemagne pour qu'elle ne soutienne pas les mesures que l'Union européenne menace de prendre à l'encontre des voitures chinoises et des équipements de parcs solaires et éoliens.

"À un moment donné, il y aura aussi des voitures chinoises en Allemagne et en Europe. La seule chose qui doit toujours être claire, c'est que la concurrence doit être loyale", a déclaré Olaf Scholz aux étudiants de l'université de Tongji, à Shanghai.

"En d'autres termes, qu'il n'y ait pas de dumping, qu'il n'y ait pas de surproduction, que les droits d'auteur ne soient pas violés", a précisé le chancelier, ajoutant qu'il était important de permettre aux entreprises d'installer des sites de production localement sans obstacles bureaucratiques.

Toutefois, interrogé plus tard sur les appels de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour que l'Union se protège de la surcapacité chinoise, Olaf Scholz a exprimé des réserves.

"Cela doit se faire dans une position de compétitivité confiante et non pour des raisons protectionnistes", a-t-il déclaré, comparant les inquiétudes concernant les voitures chinoises aux inquiétudes antérieures, à son avis infondées, sur les voitures japonaises et sud-coréennes.

Olaf Scholz soulèvera la question de la concurrence loyale lors d'une réunion avec le président chinois Xi Jinping mardi.

Lors de sa rencontre avec le président chinois, le chancelier allemand prévoit aussi d'aborder la question du soutien apporté par la Chine à l'économie russe en temps de guerre, deux ans après l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

(Reportage Andreas Rinke ; version franaise Federica Mileo, édité par Blandine Hénault)