L'UE va discuter de nouvelles sanctions contre l'Iran après l'attaque contre Israël

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Le siege de la commission europeenne[reuters.com]
(Crédits : Johanna Geron)

par Jan Strupczewski

BRUXELLES (Reuters) - Les dirigeants de l'Union européenne discutent ce mercredi à Bruxelles d'un renforcement des sanctions visant l'Iran à la suite de l'attaque menée au cours du week-end par Téhéran contre Israël, un incident alimentant les craintes d'un embrasement régional que les puissances mondiales tentent d'éviter.

Israël a promis de répondre à l'attaque aux drones et aux missiles de l'Iran, qui n'avait jusqu'alors jamais mené d'offensive directe contre le territoire israélien, sans donner de détails sur la riposte envisagée. L'attaque de Téhéran était elle-même une réponse à la frappe présumée israélienne contre l'ambassade iranienne en Syrie le 1er avril.

Les appels à la retenue, notamment des dirigeants européens, se sont multipliés ces derniers jours, en marge d'une guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien entrée dans son septième mois.

En amont du Conseil européen qui s'ouvre mercredi soir, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a indiqué que plusieurs membres du bloc communautaire avaient proposé d'étendre le régime de sanctions visant déjà l'Iran, pour y inclure une interdiction sur toute livraison de missiles à la Russie ou à des alliés régionaux de Téhéran opposés à Israël.

"Notre devoir est d'élargir ces sanctions", a déclaré le président français Emmanuel Macron devant des journalistes à son arrivée au sommet européen.

"Nous sommes favorables à ce qu'il y ait des sanctions qui puissent viser aussi l'ensemble de ceux qui aident à faire des missiles, des drones, utilisés lors de l'attaque" menée le week-end dernier par l'Iran, a-t-il ajouté.

Certains Etats européens ont aussi proposé de sanctionner les Gardiens de la révolution, unité d'élite de l'armée iranienne qui aurait été impliquée dans l'attaque contre Israël.

"Des mesures supplémentaires visant les Gardiens de la révolution nécessitent des vérifications juridiques", a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, avant le début du sommet. Il a réitéré la nécessité de ne pas provoquer d'escalade supplémentaire du conflit.

D'après un projet de communiqué du Conseil que Reuters a consulté, les dirigeants européens vont condamner l'attaque de l'Iran, réaffirmer leur engagement en faveur de la sécurité d'Israël et appeler toutes les parties à éviter des tensions supplémentaires, notamment au Liban.

"L'UE est prête à prendre des mesures restrictives supplémentaires contre l'Iran, notamment en lien avec les appareils aériens sans pilote et les missiles", est-il écrit dans le document.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dénoncé l'attaque de l'Iran comme un exemple montrant qu'une "nouvelle ligue d'autoritaristes" oeuvrait à faire voler en éclat l'ordre international et pousser les démocraties au bord de la rupture.

En adoptant de nouvelles sanctions contre Téhéran, les Etats-Unis et les autres puissances occidentales espèrent convaincre Israël de limiter l'ampleur de ses représailles annoncées contre l'Iran.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE doivent aussi discuter, lors de ce sommet de deux jours, de la guerre en Ukraine et de la compétitivité économique du bloc.

(Reportage de Jan Strupczewski, avec Tassilo Hummel, Andrew Gray, Lewis Macdonald, Philip Blenkinsop; version française Alban Kacher et Jean Terzian, édité par Tangi Salaün)